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DE NAPOLÉON A LYON. 227 bourg en 1786, n'étant que lieutenant d'artillerie. Vive le géné- ral Bonaparte ! Vive le premier Consul ! » À l'entrée du Pont-de-Pierre , un autre arc-de-triomphe, construit sous la direction de l'architecte Cochet, offrait la re- production de celui de Septime-Sévère qu'on voit à Rome. On y avait inscrit les pauvres quatrains suivants : Dans tes murs, heureuse cité, Un sage, un héros, vient se rendre ; Il est Titus par sa bonté, Pour la valeur, c'est Alexandre. Par les soins de la Providence, Ainsi chaque climat peut jouir, à son tour, Des bienfaits dus à la présence, A l'éclat de l'astre du jour. Malgré le froid et la neige qui tombait, malgré l'ennui d'une longue attente, la population s'était portée en foule sur le pas- sage de Bonaparte, pour le saluer de ses vivats. Toute la ville était illuminée. Le canon mêlait ses détonations à la joyeuse sonnerie des cloches et au bruit des acclamations. Cette entrée se fit aux flambeaux, et les voitures de Bonaparte et de sa suite étaient éclairées par des torches de résine qui, par intervalle, projetaient sur les figures de vives et flamboyantes lueurs. Le cortège arriva ainsi à l'Hôtel-de-ville préparé pour recevoir le Ier consul. Il descendit le premier et fut reçu par le préfet du Rhône, M. Najac et les trois maires de Lyon, MM. Parent-Muret, Sain Rousset et Bernard Charpieux. C'est le général Duroc qui offrit sa main à madame Bonaparte. Les vivats redoublèrent alors, et la musique entonna l'air favori du moment : Où peut- on être mieux qu'au sein de sa famille, pendant qu'on montait par le grand escalier dans les appartements. Les réceptions offi- cielles furent toutes renvoyées au lendemain ; mais, avant de se livrer au repos, Bonaparte s'entretint longtemps avec ses mi- nistres et le préfet du département. Le lendemain 12, de midi à 7 heures, M. le préfet présenta