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216 LES INSUBRES que les données générales de l'histoire placent vers le temps de Dioclétien, lorsque, en l'an 284 de notre ère, cet empereur donna à l'empire une organisation entièrement nouvelle, en créant onze provinces dans les Gaules, et en divisant la Lyonnaise fondée par Auguste, en première et deuxième Lyonnaises. Ainsi, tout s'évanouit dans ce monde ! Ainsi ont sucessive- ment disparu les Insubres, les Ambarres et les Ségusiaves, dont, pour tous, l'origine reste à l'état de profond mystère, et dont la fin est difficile à démêler .' 0 vanité des vanités ! 0 folie des hommes que toutes leurs agitations ! 0 néant de toutes les choses humaines ! Comment ! voilà un des plus grands peuples du monde sorti des Gaules, les Ombres, un peuple souche et tige de plusieurs autres peu- ples, qui a foulé et fécondé les plus belles terres de l'Italie, rempli l'univers de son nom, et dont il ne reste rien, absolu- ment rien , ni monuments , ni lois , ni religion, pas même la plus vague connaissance de son langage et de ses mœurs. Tout a disparu de cette race d'hommes que les Grecs disaient avoir survécu au déluge ! Tout est rentré dans la poussière ! Tout gît dans la mort ! Quant aux Insubres issus des Ombres, Insubres maxima gens Celtarmn, nous en sommes réduit à rechercher même quel fut l'emplacement que ce grand peuple occupât sur notre terre des Gaules. Nous croyons toutefois l'avoir démontré .- Les Insubres tran- salpins furent habitants des bords de la Saône, de ces bords aux contours riants, délicieusement encadrés de monts rapprochés, qui tantôt s'élèvent et tantôt s'abaissent en fuyant toujours mol- lement et avec grâce ; à l'aspect riche et varié, à la terre plantu- reuse et fertile, aux coteaux ondoyants et divers, parsemés des pampres de la vigne, bords enchanteurs qui forment l'un des paysages les plus beaux et les plus ravissants du monde, pay- sage tel, comme le dit la grande Mademoiselle dans ses MÉ-