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                       DES BORDS DE LA SAONE.                            207
doute que les Ambarres continuèrent à subsister sous César,
comme tous les autres peuples des Gaules avec leurs mœurs et
leurs lois particulières appropriées à la domination romaine.
    III. Auguste agit tout autrement. Lorsqu'après la bataille
d'Actium, il ne redouta plus de rival pour lui disputer le pou-
voir, il supprima un grand nombre de Civitas gauloises, et di-
visa les Gaules, y compris la Narbonnaise, en quatre grandes
provinces, ayant des délimitations entièrement nouvelles, afin
de rompre les anciennes habitudes, et de mieux asservir le pays
par ces démembrements, en le façonnant aux mœurs et aux
lois de Rome.
    « Auguste, dit Strabon, en divisant les Gaules en quatre par-
ties , réunit d'abord les Celtes à la Narbonnaise ; il compte en-
suite , pour deuxième partie , l'Aquitaine, en lui conservant ce
même nom sous lequel César l'a fait connaître, si ce n'est qu'il
en recule les limites, en y ajoutant les cantons de quatorze peu-
ples situés entre la Garonne et la Loire. Quant au reste de la
Gaule, il le divise en deux parties : l'une s'étend jusqu'au Rhin ;
il la met sous la dépendance de Lyon. Il assigne l'autre aux
Belges» (1).
   Toutes les anciennes circonscriptions furent complètement
brisées. Au temps de César, l'on comptait, dans la Gaule-Che-
velue , quatre-vingt-quinze peuples de grand ordre, et plus de
deux cents petits peuples (2). Par sa nouvelle division, Auguste
les réduisit tous à soixante peuples ou Cités, suivant Strabon,
ou à soixante-quatre suivant Tacite. Ptolémée, dans sa Géogra-
phie, fait connaître 61 peuples : 17 dans l'Aquitaine, 24 dans la
Lyonnaise et 20 dans la Belgique.


   (i) Strabon (1. iv, c. i . ). Traduction publiée par DE LA PORTE DU TBFIL
( t. n, p. 3). —Les livres 3 et 4 ont été traduits par M. Coray.
   (2) « Comme le nombre de trois ou quatre cents peuples, dit d'Anville, que
quelques auteurs de l'antiquité, Plutarque, Appien, attribuent à la Gaule, est
fort au-dessus de ce que nous en connaissons de principaux, il est à présumer
que les Pagi répondaient à des peuples subordonnés et d'un rang inférieur. »
[JVor. des Gaul., p. 27).