Revue du Lyonnais » série 2 - n°1 ( 1850 ) » pp.149

                   ARRIVÉE A LYON
                                 DE




LOUIS-NAPOLÉON BONAPARTE,
           PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE.




     Le 15 août, le jour même de la fête de l'empereur Napoléon,
 son neveu Louis Bonaparte a fait, comme président de la Répu-
 blique française , son entrée dans la ville de Lyon. Il a débar-
 qué à dix heures du matin sur le quai Bourgneuf, au milieu
  d'une foule immense accourue de tous côtés et d'un déploie-
 ment de forces militaires tant à pied qu'à cheval, présentant un
 magnifique et imposant coup d'Å“il sur toute la ligne de nos
 quais.
     Après avoir été reçu par M. Réveil, maire de Lyon, et les di-
 verses autorités de la ville et du département, M. le président,
 monté sur un cheval blanc, s'est rendu à l'église cathédrale , à
 travers une double haie de troupes et les flots d'une population
 impatiente et avide de le voir. De l'église Saint-Jean où il a en-
 tendu une messe dite par Mgr l'archevêque de Bonald, il est
 allé à la Préfecture recevoir les députations de tous les corps
 constitués. L'après midi, la ville lui faisait les honneurs d'une
joute sur la Saône, d'un banquet et d'un bal àl'Hôtel-de-Ville, et
 d'une illumination a giorno de tout le cours Napoléon à Per-
 rache, cet emplacement, objet des prédilections de l'Empereur,
 et où doit s'élever bientôt sa statue équestre.
    Le lendemain, un déjeûner offert par la bourgeoisie au Jardin
 d'Hiver, un dîner donné par la Chambre du Commerce, des vi-
 sites à nos diverses institutions, à nos différents hôpitaux , au
 Grand-Théâtre et même à la Croix-Rousse, mettaient M. le
président Louis-Napoléon Bonaparte en contact avec toutes les
fractions de la population, avec toutes les conditions, avec tous
les âges, tous les rangs et tous les partis. Le 17, au matin, il
s'éloignait de Lyon au son des cloches, au bruit de nombreuses
salves d'artillerie qui l'avaient salué déjà à son entrée.
    Partout, si nous en exceptons la Croix-Rousse, M. le prési-
dent a trouvé sur son passage le même intérêt, la même curio-
sité , le même empressement, et les même acclamations de :
Vive le Président et vive la République !                        ,
    Pendant ces trois ou quatre jours , Lyon a présenté la plus
grande animation. Tous les hôtels regorgeaient de voyageurs ,
tous les magasins de nouveautés étaient remplis d'acheteurs,