Revue du Lyonnais » série 2 - n°1 ( 1850 ) » pp.123

                        M. A.-C.-H. TRIMOLET.                              123

comme le prétendaient quelques personnes, et je crois l'avoir
prouvé dans cette circonstance.
   J'entrepris donc ce travail, qui n'a été qu'une copie servile de
mon premier ouvrage, tâchant cependant, dans cette deuxième
édition, d'éviter le trop noir de la première.
   Je dois dire que je fus surpris et en même temps peiné que
la ville (1) me commandât une copie de mon tout premier ou-
vrage, plutôt que de me faire faire un tableau nouveau, où j'au-
rais pu mettre ce que le temps, la raison, l'expérience et l'étude
ont apporté de perfectionnement à mon travail. N'aurais-je donc
rien appris, dans dix-huit ans ? Je crois que si... j'ai du moins
donné la preuve, en cette copie, que je n'avais rien perdu de ce
que l'on avait tant vanté lors de mon début.
   Je peignis, dans le même temps, le portrait en pied et de
grandeur naturelle du général de Villers-Lafaye, en uniforme
de grande tenue. De sorte que, j'avais ensemble, dans mon ate-
lier, deux ouvrages dans des genres tout-à-fait opposés, l'un
d'un fini de détail et d'exécution qui avait été remarqué, et
l'autre assez largement peint, comme l'exigeait sa dimension.
   Je ne parlerai pas des différents portraits que j'ai faits, soit
en pied, dans des intérieurs historiés, soit jusqu'à mi-corps,
avec des accessoires, soit en simple buste, ni des têtes d'études
et des tableautins ; quoique, dans le nombre de ces ouvrages, il
s'en trouve de bien supérieurs, pour le mérite, aux trois tableaux
que j'ai cités. Mais cela n'en finirait plus, et puis, je les ai ou-
bliés en partie, ainsi que la date de leur naissance. Je mention-
nerai pourtant le portrait de Mgr l'evêque d'Amiens, parce qu'il
est en grand, et celui de M. Germain, parce que je le crois un
des mieux réussis.
   En vérité, je ne sais plus que dire, et je pense que je suis ar-
rivé au bout de mes exploits.
   Peut-être que si je donnais la liste de mes ouvrages, quels
qu'ils soient, bons ou mauvais, et de plus, qu'on voulût bien
se donner la peine de songer à mon genre de travail, minutieux,

  (i) Ce fut, en effet, avec la ville de Lyon que je traitai, en février i834.