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106 PASSAGES ET SÉJOURS « L'administration s'est transportée chez ledit citoyen Volozan, dans l'intention de l'inviter à lui remettre la médaille ci-dessus désignée, pour être portée par elle et offerte sur-le-champ à la citoyenne Buonaparte ; ce à quoi le citoyen Volozan ayant déféré avec empressement, l'administration arrête qu'elle se transpor- terait sur-le-champ auprès de l'épouse de l'illustre général, pour lui remettre, avec l'expédition du présent, la médaille frappée sous les yeux de l'administration, comme le gage simple mais respectueux de la reconnaissance et de la vénération du peuple lyonnais envers le vainqueur de l'Italie et le pacificateur du continent. » IX. Deux ans après, l'Italie conquise, l'expédition d'Egypte fut ré- solue. Les préparatifs en furent faits de manière à tromper les puissances étrangères. Quand tout fut prêt, Buonaparte partit de Paris, dans le plus grand incognito, le 9 mai 1798 et traversa Lyon, dans la nuit du 5 au 6, et le 8 à 7 heures du matin, il était à Toulon. X. Le 11 octobre 1799, une nouvelle circulait de bouche en bou- che : Buonaparte revenait en vainqueur de l'Egypte. Bientôt, en effet, sa voiture s'arrêtait à l'hôtel des Célestins, rue Amédée ; il avait avec lui le général Berthier et les savants Berthollet et Monge. Le peuple, accouru en foule, l'accueillit de ses applaudis- sements. La joie était générale et beaucoup de maisons furent il- luminées. A la nouvelle de cette arrivée, on avait composé une pièce de circonstance intitulée : Le Héros de retour. Elle fut in- tercalée dans le spectacle, et les acteurs n'ayant pas eu le temps d'apprendre leurs rôles, ils les lisaient.On s'était porté en masse au théâtre pour voir et applaudir et la pièce et le héros. En effet, quelque fatigué que fût Buonaparte, il céda à de pressantes sol- licitations et consentit à se rendre un instant au spectacle. Lors-