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DE NAPOLÉON A LYON. 107 qu'il parut, des applaudissements frénétiques, des bravos écla- tèrent de tous côtés et le suivirent, au moment de son départ, hors de la salle. C'est à la suite de ce passage que la rue Àmédée changea son nom contre celui de rue d'Egypte, qui lui fut donné en l'honneur du vainqueur des Pyramides. Ce nom, que la Restauration avait fait effacer, a été rétabli depuis 1830. XI. Trois jours après la bataille de Marengo, le premier Consul se rendait à Milan, et réglait les destinées de l'Italie. De là , il se mit en route pour Paris, où sa présence était aussi nécessaire. Voyageant avec sa rapidité habituelle, il entrait, le 28 juin 1800 (9 messidor an VIII.), à cinq heures du soir, dans la ville de Lyon, où il n'était ni annoncé, ni attendu. Sa présence fut bientôt connue, et la population lyonnaise envahit les alentours de l'hôtel des Célestins, où il était descendu, demandant à grands cris à le voir, et accueillit son apparition de vivats et d'applau- dissements unanimes. Le Préfet, M. Verninac, les états-majors de la division et de la place, le Commissaire général de police accoururent auprès de lui. Bientôt et successivement arrivèrent les présidents et com- missaires des divers tribunaux, les autorités civiles et adminis- tratives. Le premier Consul, fatigué de son rapide voyage, n'en retint pas moins assez longtemps ses visiteurs. Il parla à chacun des connaissances qui lui étaient propres avec un tact qui dé- montra qu'aucune partie de l'administration ne lui était étran- gère, ce qu'on ne supposait pas dans un jeune général qu'on croyait s'être constamment adonné à l'art militaire. On relevait alors les façades de la place Bellecour, démolies après le Siège par ordre du représentant Couthon. Une députa- tion de propriétaires se joignit aux autorités de la ville, et vint prier le premier Consul de présider à la pose de la première pierre. Buonaparte se rendit à cette demande, et consentit Ã