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54 DISCOURS DK M. A. BONNET. de la respiration , transformation de la matière alimen- taire, analyse des forces vitales, toutes ces grandes dé- couvertes ont été faites dans l'étude de l'homme, et ont servi à guider les savants qui en ont cherché les divers modes dans les animaux et les plantes. Cependant tandis que la connaissance de l'homme physique transportait plusieurs découvertes fondamentales aux sciences naturelles, elle excitait les recherches qui ont le plus con- tribué à leur avancement. Cherchant, dans les plantes les moyens de soulager les maux de l'homme et d'éviter les dangers auxquels exposent les sucs vénéneux, elle faisait sentir l'importance de distinguer les espèces végétales et de les classer d'après les caractères qui peuvent le plus sûrement aider à leur détermination ; trouvant dans les minéraux des substances qui, suivant leurs prépa- rations, exercent les effets les plus puissants, nuisibles ou favorables, elle promettait aux chimistes ces applications uti- les qui stimulent le zèle des savants. Au milieu de cette impulsion communiquée à la botanique et à la chimie minérale, fanatomie comparée naissait de la nécessité de suppléer par l'étude des animaux aux obsta- cles que les préjugés ont opposé, pendant longtemps à l'étude directe de l'anatomie humaine. Même influence de la médecine sur l'origine de la chimie organique. Les réactions et les éléments des liquides animaux furent examinés pour la première fois par Boerhaave, dans le but de contrôler par l'observation les doctrines iatrochimi- ques de Silvius de Leboë. De la nécessité d'apprécier les hypothèses relatives aux phénomènes intimes de l'état mor- bide naquit donc la chimie organique, que les travaux mo- dernes ont si remarquablement perfectionnée, et dont cha- que jour signale les utiles applications. Les opinions que je viens d'émeltre reçoivent une écla-