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464 DU COMMUNISME.
de tous les enfants qui résulteraient de l'union passagère et
illégale des deux sexes.
Certes, la publication de pareils systèmes, la faculté qui
leur est accordée de parler à haute voix par l'organe de leurs
divers partisans, fait le plus grand éloge de la liberté illimitée
dont notre siècle jouit de proclamer et de soutenir effronté-
ment toutes les absurdités les plus fabuleuses.
Le communisme a, cependant, ce côté dangereux qu'il se
présente sous un faux air de bonhomie et de bienfaisance qui
peut fasciner, au premier abord, ceux qui croient avoir quel-
que intérêt à son adoption ; prenons le donc au sérieux pour
quelques instants et faisons lui l'honneur de quelques ob-
jections.
S'il est nombre de misères fort intéressantes au secours
desquelles la charité doit accourir, il en est encore plus, di-
sons le en le déplorant, qui résultent de l'imprévoyance, des
excès, de la paresse, des habitudes vicieuses de ceux qui les
subissent, sans pouvoir les imputera d'autres qu'à eux-mêmes;
serait-il juste, serait-il admissible que la société toute entière
dut pâlir de l'immorale incurie de ces misérables, et qu'il lui
fallut être dépouillée en leur faveur des biens acquis par le
travail , la prévoyance et une sage économie ; devrait-on
mettre les vices à la charge des vertus? puis ce partage,
s'il s'effectuait jamais d'une manière équitable, ne serait-
il point le pendant de la robe de Pénélope qui, confec-
tionnée, un jour, était défaite, la nuit suivante? Pourrait-on
donner à tous les hommes, avec la part qui leur reviendrait,
les qualités indispensables pour la conserver et l'accroître?
Devrait-on rétablir sans cesse l'égalité dans les biens détruite
par la faute de leurs possesseurs? Quel cahos ! Les Saint-
Simoniens, pour répondre en partie à cette objection sans ré-
ponse plausible, disent qu'il serait donné à chacun selon ses œu-
vres et sa capacité : mais grand Dieu parce qu'une créature est