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DANS. LA GAULE. 183
Oedere si dignum lama;, fragrantia taurus,
Investigato fonte, lavacra dédit;
Ut solet excussis pugnam praeludere glebis,
Stipite cum rigido cornua prona terit.
On peut placer encore dans la classe des eaux minérales
celles de la maison de campagne d'Horace. Lui seul en a parlé ;
mais les expressions qu'il emploie leur attribuent évidemment des
propriétés médicales. Qu'on en juge d'après ces vers :
Fons etiam rivo dare nomen idoneus, ut née
Frigidior Thracum, nec purior ambiat Hebrus,
Infirmo eapiti fluit utilis, utilis alvo.
C'est apparemment la même fontaine qu'il nomme ailleurs
Digentia ; mais elle n'a rien de commun avec celle de Bandusia,
laquelle coulait loin de là et dans la patrie du poète.
Il faut aussi que je cite Pline le jeune, et ce qu'il dit du lac
appelé Vadimonis, aujourd'hui Bagnaccio, dont les eaux étaient
salutaires pour les fractures. Exegeratprosocer meus, écrivait-il,
ut Amerina prœdia sua inspicerern. Hœc perambulanfi mihi
ostenditur subjacens lacus nomine Vadimonis ; simul quœdam,
incredibilia narrantur.... Color cœruleo aïbidior, viridior et
pressior ; sulphuris odor saporque medicatus ; vis qua fracta
solidantur, etc. Mais ces eaux n'eurent pas pour elles ce hasard
capricieux qu'on appelle la mode, lequel n'est point exclusivement
moderne et français : elles étaient, pour ainsi dire, inconnues aux
habitants de la ville-reine, comme elles l'avaient été à Pline lui-
même, qui s'en étonne.
Nous avons entendu Strabon dire que parmi les habitués des
thermes de Baies, beaucoup recherchaient moins la santé que
lamollesse et les plaisirs. J'ai ditque cette assertion était confirmée
par d'autres faits; j'aurais pu ajouter que tel est le résultat
des nombreuses données que nous possédons d'ailleurs, et que
cette observation était assez applicable, alors aussi bien qu'au-
jourd'hui, à la plupart des eaux minérales ou thermales. Si l'on
se rappelle ce qu'étaient les mœurs romaines à l'époque si cor-