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BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. 335 et que ce mal nécessaire a été restreint par la Providence, autant que possi- ble ; tandis que, avec la philosophie, le mal, supérieur au bien, a été permis sans raison, sans contrepoids, sans remède et sans limites. La question du célibat religieux et celle de la confession auriculaire ont été le sujet de beaucoup d'écrits, et sont destinées, comme bien des ques- tions moins graves, à être souvent encore débattues. Au XVIIe siècle, l'abbé Jacques Boileau, docteur de Sorbonne, et frère du satyrique, publia en latin une Histoire de la Confession auriculaire (1684, in-8°), ouvrage méthodique et sûr, que l'auteur dirigeait principalement contre le ministre Jean Daillé. Le mérite du livre de Boileau était surtout de présenter une imposante suite de témoignages des Pères de l'Eglise, et de les faire valoir par une bonne critique et de sages déductions. En 1685, un an après, Denys de Sainte - Marthe, bénédictin de Saint-Maur, se jeta dans la voie tracée par Boileau, et publia en français un Traité de la Confession. II ajoutait quelques nouvelles recherches à celles du docteur de Sorbonne, et s'adressait à un bien plus grand nombre de lecteurs. Nous ne connaissons pas de travail si exprès sur le célibat, mais les plumes les plus habiles, comme J. de Maistre, ont écrit là -dessus de magnifiques pages, et des apologistes secondaires, tels que Ferrand, avocat au parlement, en ont fait le sujet d'excellentes recherches, de très justes considérations. M. Pernet n'a pas pensé que la question fût épuisée, et effectivement elle ne l'est pas. Les objections renaissent toujours, en se parant seulement de quelques oripeaux, et se donnant de singuliers airs de nouveauté. D'autre part, les aveux éclatent aussi, et le temps, ce maître souverain des hommes et des choses, apporte aussi ses arguments, ses aveux, sa manière spéciale de faire envisager les questions. Ce livre de M. l'abbé Pernet en est la preuve ; il doit beaucoup à des recherches faites par les savants dans un autre but, et s'enrichit des travaux de la science moderne, comme aussi de l'expé- rience instructive des années et des révolutions. M. l'abbé Pernet a remis heureusement eii lumière les preuves apportées par ses devanciers, et qui appartiennent à tout le monde. II est regrettable seulement que, n'ayant pas sous les yeux assez de livres, et il en faut beau- coup lorsqu'on fait des travaux d'érudition, il n'ait pu citer certains passages que sur la foi d'autres auteurs, ou d'après des éditions inexactes. Nous aurions aimé que M. Pernet écartât quelques témoignages d'écrivains modernes, dont l'autorité n'a rien de fort imposant, Malgré ces défauts et les airs un peu trop ardents de ce volume, il fait assurément honneur à celui qui l'a écrit, et, dans une seconde édition, — il en est digne, —• les taches disparaissant, le texte étant un peu resserré, quelques citations vérifiées, ce sera un livre