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BULLETIN MEDICAL. 277 naire est moins exposée aux suppressions, vu le peu de différence entre la température de l'air intérieur et celle de l'air extérieur dans un collège; de l'autre , la régularité des excrétions principales est amenée par le choix des aliments, leur distribution modérée et l'exactitude dans les heures des repas. Il est incontestable que les passions, dont la jeunesse est susceptible, p e u - vent avoir de fâcheuses inlluences sur sa santé , e t , parmi ces passions, la plus grave c'est la colère. Or, pour en arrêter ou pour en prévenir les pro- grès , il n'est aucun lieu plus convenable qu'un collège , les enfants emportés y a p p r e n n e n t bien vite que c'est un mauvais moyen pour se concilier la bien- veillance des camarades et pour réussir auprès des supérieurs. Parmi les au- tres passions, les plus à craindre pour les enfants, sont la paresse et la gour- mandise ; il est évident que le collège et sa discipline sont les meilleurs moyens de répression à leur égard. Les considérations sur les passions de l'enfance conduisent l'auteur à trai- ter de l'influence de la religion sur la répression des mauvais penchants et par suite sur la santé qui en est la conséquence ; puis il passe à l'exposé du service médical au Collège de Lyon. Les soins médicaux que le Collège doit aux enfants sont de deux espèces : les uns préservatifs, les autres curalifs. Les premiers consistent dans l'emploi bien ordonné de l'air, des v ê t e m e n t s , des aliments, et de l'exercice de toutes choses dont les sages dispositions ou les bonnes qualités dans ce collège ont déjà été énumérées. Mais comme les précautions ne sont jamais assez effica- ces pour prévenir toute maladie , une infirmerie reçoit les élèves indisposes. Celle infirmerie peut contenir vingt malades; elle est vaste, convenablement éclairée et elle peut être aérée facilement. Le personnel se compose du mé- decin du collège , d'un surveillant et de quatre servants. Le médecin visite les malades une fois par j o u r au moins, et plus souvent s'il en est besoin. En suivant dans le compte-rendu des maladies observées pendant une an- née leur ordre de fréquence, M. Pointe parle d'abord de celles dont les dents sont le siège, puis des maladies de l'appareil respiratoire et autres affections qui attaquent plus particulièrement l'enfance et la jeunesse. En résumé , parmi les élèves internes du Collège de Lyon , la mortalité est Irès-peu élevée : on n'y compte que deux décès en huit ans ; preuve incon- testable de la bonté des soins que les élèves reçoivent et de l'excellent effet des précautions de salubrité prises à leur égard. Telle est l'analyse du dernier ouvrage de M. Pointe, avec lequel nous re- gretterions d'être si fort en retard si sou livre n'était de ceux qui vivent assez pour qu'on le juge à loisir. Le m o m e n t , d'ailleurs, n'esl-il pas bien choisi pour recommander ce livre, puisque nous sommes à cette époque de l'année où les pères de famille se mettent en quête des établissements qui offrent le plus de garanties à leur sollicitude? Qu'ils lisent donc et méditent l'Hygiène des Collèges, et, si leur choix ne s'arrête pas sur la maison dont le service mé- dical est confié à M. le docteur Pointe , du moins apprendront-ils de lui quelles sont les meilleures conditions à rechercher dans ies établissements de ce genre. À. F .