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DE L'ÉGLISE, DE L'ÉTAT ET DE L'ENSEIGNEMENT. Après tout ce qui a été écrit sur l'Eglise, l'Etat et l'Enseignement, la question doit paraître épuisée , mais puisque ceux qui ont sou- tenu différentes opinions ne se désistent point, puisque l'opinion publique flotte encore indécise , il faut, jusqu'à ce que la cause soit jugée, continuer les débats, en évitant toutefois de répéter ce qui a été déjà si bien dit. Le côté de la question qu'on a le moins étudié jusqu'ici, c'est le côté philosophique ; c'est sur ce côté que je veux rappeler l'at- tention. On me dira, peut-être, que, dans une discussion vivante comme celle-ci, lorsque tout le monde est déjà sur le champ de bataille, il est iDutile de perdre le temps à de pures spéculations, que le seul parti qui convienne, c'est d'agir? Je crois qu'on se fait illusion. La spéculation ou la pensée pure est la cause; la pratique n'est que l'effet; et, de même que c'est dans la cause qu'est la vraie source du mal, c'est à la cause qu'on peut appliquer le vrai remède. Les hommes qui se vantent d'être positifs, les hommes d'action s'imaginent mener le monde ; mais eux-mêmes avec le monde sont