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188                SORTIE DES LYONNAIS.

Lorsqu'il en eut passé un certain nombre, je me rendis moi-
même à la Claire.
   J'ignorais ce qui devait composer ma sortie, je ne trouvais
que des débris de compagnies et des individus isolés. J'espé-
rais avoir deux à trois mille hommes, je n'en eus que sept
cents. Je fus obligé de compter moi-môme les hommes, de
former les compagnies, de nommer les officiers, de désigner
une avant-garde, un corps du centre et une arrière-garde.
Je n'étais point aidé, et jamais, non jamais il ne s'est vu un
travail si difficile. Qu'on ajoute à cette fatigue toutes les
peines de l'Ame, et l'on n'aura encore de ma position qu'une
bien faible idée.
   On me demandera peut-être pourquoi je n'ai pas opéré
une sortie de nuit? je répondrai que cette manoeuvre, bonne
quelquefois, ne convenait pas à ma position, et que j'aurais
tout au plus pu l'entreprendre avec des troupes de ligne ; je
répondrai surtout, qu'obligé alors de faire, pendant le jour,
mes dispositions de retraite que je ne pouvais plus dérober à
l'ennemi, et livrant de nuit la ville à son pouvoir, c'était
l'abandonner à un pillage certain, j'en suis encore persuadé.
Ce n'est point une vaine excuse que je cherche, j'en ai agi
et je parle d'après ma conscience.
   Les dispositions que je dus faire, prirent du temps, mais
n'occasionnèrent cependant point de retard, puisque M. de
Virieu ne put arriver qu'à huit heures et demie, ayant
exécuté sa retraite très-difficile de la Croix-Rousse en bon
officier, et avec toutes les précautions nécessaires. M. de
Clermont-Tonnerre arriva avec lui à la tête du détachement
de la porte Saint-George dont il avait le commandement.
   Je composai mon avant-garde d'une compagnie de chas-
seurs de quatre-vingts hommes et dema cavalerie quipouvaitêtre
de cent vingt. J'en donnai le commandement à M. de Rimbert.
I^e corps du centre fut formé du fond de deux bonnes com-