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178 ROME AU SIÈCLE D'AUGUSTE. Nous pourrions insister encore, et légitimer par des cita- tions nombreuses l'accueil que reçoivent du public les travaux de M. Dezobry ; mais il nous est impossible de ne pas avouer ici à nos lecteurs que de tels monuments exigent une élude sé- rieuse et complète, et que notre pensée unique était de pro- voguer l'attention plutôt que de satisfaire la curiosité, de lever un coin du voile sur ces innombrables el mobiles horizons plu- tôt que d'en réfléchir tous les accidents el les attachantes perspectives. Les ouvrages d'érudition véritable et de talent sans emphase se comptent aujourd'hui sans trop de peine; le chiffre n'en est pas exagéré... Numerabilis utpoteparvus. Aussi devons-nous remercier M. Dezobry d'avoir étendu par une seconde édition la popularité de son livre. Mais, hatons- nous de le dire, cette édition nouvelle n'est pas un simple calque de la première. Le savant écrivain a dépassé toutes ses promesses. Aux Prolégomènes, qui forment une description de Rome sous Auguste et sous Tibère, document indispen- sable pour l'histoire des lettres et pour celle de l'architecture, et où l'auteur s'est montré le digne rival des Bellori, des Gruter, des Nolli, des Nibby, des Goltzius, des Nardiiti; aux notes et aux explications supplémentaires qui, à la fin de chaque volume, aplanissent les difficultés que la correspon- dance n'avait pu entièrement résoudre, M. Dezobry a joint un nombre considérable de gravures, de plans, de vues et de cartes, précieux atlas d'antiquités et d'histoire. Pour cetle tâche importante et difficile, l'auteur a voulu s'associer des noms déjà célèbres dans les arts, les Léveil, les Viollet-Leduc, lesBaltard, les Duban, les Hittorff, qui tous ont rivalisé de précision, de savoir et d'expressive pureté. Nous devons à cette agrégation de talents divers d'avoir sous les yeux le Forum romain, le champ de Mars, l'intérieur d'une basi- lique, un Atrium corinthien, le Portique d'Oclavie, la prison publique, l'intérieur du théâtre de Pompée, une villa et ses dépendances, vingt autres objets, et surtout un magnifique plan de Rome, relevé sur les ruines, et restauré à la ma- nière antique. Ce commentaire figuré, dû au burin d'habiles artistes, n'est pas le seul avantage par lequel cette édition se distingue de la précédente. Le corps même de l'ouvrage a été modifié à une certaine profondeur. Une disposition plus logique a jeté plus de lumière dans l'ensemble du répertoire. Cinq lettres inédites el instructives ont été ajoutées à la correspon- dance du jenne Lutécien. Enfin, une table des mots latins