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SUR LE MEDIOLANUM DES SÉGUS1ENS. 12à le nôtre, au centre du territoire des peuples dont ils portent le nom. Il paraît même qu'outre ces Mediolanum, il y en avait encore plusieurs autres chez les différents peuples et que chaque nation avait le sien. Sous les Celles, ces Me- diolanum paraissent avoir été le lieu des assemblées ou réunions annuelles des nations gauloises. Chaque peuple ,- au printemps , s'assemblait pour délibérer sur les intérêts communs* Un lieu était fixé pour ces réunions dans le centre du pays, afin que chacun pût s'y rendre facilement, et ce lieu prenait, chez chacune de ces nations, le môme nom em- prunté de sa position centrale , My-Land , d'où est venu le latin Mediolanum. Ce lieu ne formait pas une ville, mais était une rase campagne, quelquefois une plaine où l'on campait sous des tentes. Les Gaulois s'étaient fait une loi de cet usage et il était suivi dans toute l'étendue de la Gaule (1). Il paraît même que sous les Romains, chacun de ces peuples conserva la faculté de tenir ses assemblées annuelles , sur- veillées cependant par les vainqueurs, et restreintes , quant aux matières de délibération (2). Cet usage n'était pas propre seulement aux Gaulois ; les peuples de la Germanie le sui- vaient aussi, de même que les nations de la Péninsule Ibérique, et naguères la Biscaye tenait ses juntes ou assemblées pro- vinciales en pleine campagne et à l'ombre de l'antique chêne de Guernica (3). Les Gaulois portèrent même cet usage des réunions an- nuelles au centre du pays, dans les régions où ils s'établirent, par exemple, dans la Haute-Italie où le nom de Milan , ife- diolanum, rappelle et la position au milieu du pays conquis (i) Pelloutier : Histoire des Celles, t. ir. , p. 114, éd. in-12. (2) Pelloutier, idem. (3) Les Juifs, à ce qu'il paraît, avaient le même usage. Nous voyons Déljorn, au livre des Juges , rendre la justice au peuple d'Israël , sous le chêne de Mambré,