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MAÇON. 49 le nom d'une illustre famille éteinte qui joue dans les desti- nées mâconnaises, le rôle des Baugé (Bâgé) dans les choses de la Bresse, c'est celle des Montrevel, dont ce palais était la demeure. Les armes de la ville de Mâcon sont de gueules aux trois annelets d'argent. La gloire de M. de Lamartine a jeté de l'éclat sur la ville et l'académie de Mâcon. On peut, on doit, avec raison, être fier de cette renommée. A l'ombre de M. de La- martine, a cru et grandi un autre poète qui s'est fait le Tyrtée des désastres de l'inondation en 1840, c'est le docteur Bouchard , le chantre de Cluny , le barde plein de verve, de cœur et d'âme. Bouchard, à mon avis, c'est le premier poète de la province. Gomme sa muse est chaste et tendre, comme sa lyre est harmonieuse et vibrante, comme ses pensées sont profondes et intimes, comme son vers est abondant, euphonique et pur! Non ce n'est point une se- mence tombée de l'arbre Lamarlinien qui a produit ce poète: sa mission, il l'a reçue de Dieu et de la nature seuls. Loin de croire que l'astre de M. de Lamartine lui ait exclusivement donnée le souffle, l'inspiration et la vie, je pense fermement au contraire, que plus éloigné de lui, il eût brillé davan- tage, et qu'on aurait généralement et plus aisément salué sa propre lumière. Il est difficile d'obtenir un nom poétique dans l'horizon de M. de Lamartine, et la plus fâcheuse, la seule fâcheuse condition de Bouchard, comme poète, c'est de chanter à Mâcon. Le judicieux historien, M. Charles Lacretelle, et son fils, ont encore concouru à la renommée littéraire de Mâcon qu'ils habitent une partie de l'année, dans la portion de la banlieue mâconnaise nommée Bel-air. La bibliothèque publique est l'œuvre de l'académie qui en a formé le noyau. Cette compagnie renferme dans son sein des hommes remar- 4