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55G                   MOHT DE M. BALLANCHE.
 mais ont fondé sa gloire la plus durable. Ses idées ont déjà élé, en
Italie et en Allemagne, l'objet de beaucoup d'études et de commen-
 taires, et, à mesure que les goûts littéraires deviendront plus sérieux
en France, on comprendra et on admirera davantage cet écrivain
que la beauté de son style place déjà à côté de Fénelon. Nous pré-
senterons plus tard dans celte Revue une appréciation de ses œuvres
et de sa vie ; nous nous bornons aujourd'hui à donner quelques dé-
tails sur les derniers moments de ce compatriote illustre, et sur les
honneurs funèbres qui lui ont été rendus.
    M. Ballanche n'avait pas élé marié et ne laisse aucun parenl.
Mais, quoique sans famille, il a été entouré d'autant de tendresse et
de soins que s'il avait eu auprès de lui les enfants les plus pieux.
Il s'était créé une famille dans ce cercle illustre et charmant de
l'Abbaye-au-Bois qui se groupe autour de Madame Recamier et
dont M. de Chateaubriand était avec lui le membre le plus ancien
et le plus fidèle. C'est au nom de cette famille adoptive que l'annonce
de la mort a été faite. Tout ce qu'il y a de plus éminent dans les
lettres et dans la société assistait aux funérailles. Un grand nombre
de pairs et plusieurs députés s'y étaient joints, quoique ce fut l'heure
des travaux des deux Chambres. Ballanche était en possession de la
vénération universelle, et chacun en parlait comme du caractère le
plus pur de notre temps. La ville de Lyon a élé représentée aux
derniers moments du religieux écrivain d'une manière tout-à-fait
conforme aux sentiments qu'il lui avait gardés. M.VicIor de Laprade,
que Ballanche considérait comme son plus cher disciple, se trouvait
alors à Paris, c'est lui qui a recueilli les dernières paroles du père des
penseurs lyonnais, et qui a passé la dernière nuit de prières auprès
du corps avec un autre Lyonnais, M. l'abbé Tranchant. C'est au
cimetière de Montmartre , dans un caveau préparé aussi pour
Madame Recamier, qu'ont été déposés les restes de Ballanche. Les
coins du poêle ont élé tenus par MM. Villemain, de Tocqueville,
Dupaty, au nom de l'Académie française, et par M. Victor de La-
prade, au nom de la ville et de l'Académie de Lyon. Le deuil était
conduit par MM. Ampère et Lenormand, représentant la famille adop-
tive de l'Abbaye-au-Bois, et MM. Dupré et Lenoir, amis d'enfance
de Ballanche.