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544- DE LA PRIÈRE. vient s'ajouter a Tordre de la création pour pouvoir réparer le mal. C'est pourquoi on remarquera que l'Ordre de réparation est une suite nécessaire de l'Ordre de création d'une essence libre. Il faut pouvoir réparer l'être auquel on laisse la liberté de la formation de son être. Le plan primitif de la création, seul, sans un second de réparation, ne supposerait point le monde de la liberté, mais au contraire, un monde où tout resterait fatalement fixé. La raison saura bien découvrir ce point.... Des esprits appartenant à un rationalisme élevé, ont eu beaucoup de peine à admettre un ordre en dehors de celui de la création ; un ordre qui vienne ajouter quelque chose au primitif plan de Dieu. Cette idée, très saine en soi, part de l'excellence de Dieu et de l'œuvre qu'il a faite. Mais ces esprits ont jugé comme s'il n'y avait que l'absolu: ils oublient le relatif au sein des choses (1). Ils ne tiennent pas compte des nécessités de la liberté. Or, à côté de l'absolu, vit la liberté, se préparant, se réparant. C'est dans le temps comme un germe de l'absolu, un absolu en puissance d'être. De là , la création ne peut être qu'un système de réparation. Du néant à l'homme, la création; de l'homme à l'infini, les (i) La raison a plus d'aisance à concevoir l'ordre absolu qu'à saisir l'ordre de liberté. Tout étant nécessairement bien dans l'œuvre de Dieu, elle oublie qu'il ne s'agit plus ici de ce qui est fait en un ordre immuable, mais au contraire de ce qui essentiellement s'y prépare. C'est pourquoi elle s'est de- mandé s'il pouvait y avoir à réparer l'œuvre de Dieu. Il sera toujours pé- nible à la raison d'entrer dans l'ordre du relatif. Comment lui en faire un crime ? au fond l'infini seul devait exister : où puiser des notions pour le ieste?... Ici c'est le temps ; mais quand nous rentrerons dans l'absolu, la raison reprendra son cours, l'ordre immuable sera partout.