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538 DE LA PRIÈRE. CHAPITRE XXXIII. PREMIÈRE CONcr.USION. LE TEMPS N'EST QUE LE TRAITEMENT DE L'ORGUEIL ET LE MOYEN DE L'ABSOLU. Nous avions vu comment s'est opéré ontologiquement et psychologiquement la chute de l'homme; nous venons de voir ontologiquement et psychologiquement comment s'o- père sa réparation. D'une part est le relatif qui se détruit, de l'autre le relatif qui se construit, dans ce grand Drame de l'être, dont l'absolu attend l'incalculable issue... Jetons un dernier coup d'oeil sur cette incomparable question, qui est celle de nous-mêmes, qui est la partie pratique de l'Onto- logie infinie. Tout ce qui est, est par quelque chose d'existant par soi- même. Tout ce qui n'est point identique à l'absolu, a donc été fait par lui. Or, en cette même raison, tout ce qui est fait par lui, ne vit et ne persévère dans l'existence que par la même vertu qui l'a fait. Puisque tout ce qui a été fait existe par un autre que lui-même, ce par quoi tout a été fait existant seul par lui- même, il est clair que tout être, fait par Dieu, n'existe et ne se conserve que par la même action immanente de Dieu. L'absolu étant le soutien de tout ce qui n'est pas existant par soi-même, son essence créatrice et conservatrice est donc en tout; tout est d'elle, et par elle (1). Il résulte que là où (i) « Tout est Je lui, tout est par lui, tout est eu lui. » S. PACL. Epli. aux Rom., chap. XI, v. 30.