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DE LA PKIÈRE. 51T milité, l'homme étant ontologiquement droit sur sa tige, son cœur est ouvert à toutes les sources internes, sa volonté reçoit sa provision d'amour, de là son caractère devient ferme et puissant. Son extérieur même reluit de celle sorte de fierté dont la créature divine ne peut se départir entièrement sur la terre. L'humilité imprime sur l'homme la vraie noblesse. Ces sortes de personnes qu'on voit privées de celle naturelle gran- deur, et qui marchent dans les embarPas d'une humilité toute extérieure, sont souvent victimes d'un orgueil d'aulant plus profond qu'il est scellé par la sottise. Ah ! l'humilité produit les grandes âmes ; elle ne fit rien de petit ou de rampant. Tout ce qui rend saint, nous rend beaux!.... Celui qui pro- cède de l'Elernel se ressentira de son origine.... En sorte que, si l'humilité est l'état dans lequel le cœur reçoit substantiellement la vie, c'est aussi l'état dans lequel l'intelligence arrive à la vérité, et la volonté à la liberté mo- rale. L'humilité, il ne faudra plus le perdre de vue, est donc tout à la fois la cause du phénomène ontologique de la conser- vation de l'être spirituel, et du phénomène psychologique de son développement. C'est ainsi que par la prière, qui est l'acte de l'humilité, l'homme recouvre ses sublimes propriétés. Ce résultat de la prière est un fait d'expérience journalière et universelle. (1). Oui, il y a dans notre âme une sainte défaillance causée par le manque du nécessaire ; l'humilité en est l'aveu ; et faire cet aveu à celui dont l'amour nous appelle, c'est l'obliger à ve- nir en nous (1). L'âme humiliée est ce tendre enfant qui de- (i) « Au milieu des religions de l'antiquité et dans tout l'Orient, dans les cultes où domine la prière, on remarque positivement une certaiae prédominance de la vie spirituelle. » CREUZEB, Des Religions de l'Antiquité. Symboles. ijt' Ascendit oratio et descendit Dei miseratio. S. AUGUSTIN. Sera. a»i.-