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510                      DE LA PRIÈRE.

 conduit la Sagesse. Toute la force de la puissance ne consiste
 que dans son empressement à céder a l'amour; et toute la
 beauté de la sagesse, qu'à se conformer à ses irrésistibles lois.
 Et, puisqu'on ne peut parler qu'avec des images, si, des plus
 lointaines régions de l'infini, la plus petite voix qui s'écrie
 dans l'être ne parcourait tous les tons de l'absolu, le néant
 trouverait un point pour pénétrer au sein de l'être, et la divine
 et éternelle Perfection pourrait être attaquée.
    De tous les points de l'infini s'élève comme une ineffable
prière de l'être, dont tous les éléments aspirent à se donner
et à s'unir au sein de la divine Identité. Dans la substance
éternelle, une ravissante demande court au devant de chaque
perfection, cl celte douce prière est comme l'aurore qui pré-
cède l'amour. Dieu n'est tout ce qu'il y a de plus puissant
 que par ce qu'il est tout ce qu'il y a de plus faible et de plus
 attendri.... Ah! qui pourra comprendre les Cieux!... Celui
qui en est descendu n'est-il pas venu pour subjuguer la force
et remettre la toute-puissance aux mains de la faiblesse?
    Et l'homme sera plus fort avec la prière qu'il ne l'était au-
paravant avec toute sa volonté. Dieu en créant, a-t-il fait
passer la vie à un fort ? Qui a provoqué le don de la création,
est-ce ce qui était; ou l'incommensurable faiblesse de ce qui
n'était pas ? Considérez que la grande fonction de Dieu, est de
créer; or, à qui donne-t-on l'être ?.. Comprenez-vous
maintenant, selon l'ordre de l'absolu, ce qui est appelé à
être grand!
   El voilà l'homme le plus fort de tous les êtres précisément
parcequ'il est sans force. En effet, si nous observons la na-
ture de la prière, nous voyons que sa puissance est en raison
directe de la faiblesse de celui qui la fait. Sur la terre, un peu
de pauvreté réveille notre intérêt; la détresse d'un homme
expirant de faim arrache notre pitié et nous oblige à le se--
ourir.