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490 SUR LA COLONIE GRECQUE
Par la Saône, ils entraient en rapport avec les plus puis-
santes et les plus riches nations de la Gaule, les Éduens,
les Séquanes et les Lingons, et pouvaient même pénétrer
jusqu'à l'extrémité septentrionale de cette contrée : ils s'y
fixèrent donc , soit à la droite de la Saône, au pied de la
montagne maintenant de Fourvière, soit dans l'île que forme
le confluent des deux fleuves. Ils trouvèrent déjà établie sans
doute , sur la montagne , une ville gauloise portant le
nom de Lugdun ou Lygdun, el bâtie, suivant Plutarque et
Clitophon (1), par deux princes chassés des bords de la Mé-
diterranée par les Grecs. Ce qui donne du poids à cette der-
nière conjecture c'est le nom celtique que les Grecs conservè-
rent à leur colonie. Cet établissement des Grecs à Lyon a
dû avoir lieu dans le siècle qui suivit la fondation de Mar-
seille.
Ce peuple actif et entreprenant fonda des établissements
sur les bords de la Saône au dessus de Lyon el la tradition
cite môme une ville autrefois placée près de Montmerle et
appelée du nom grec d'Apéon, nom que conserve encore en
entier un ruisseau du voisinage. Mais bientôt son ambition
commerçante voulût s'emparer de la navigation de la Loire,
si voisine de Lyon. Traversant les montagnes qui séparent ce
fleuve de la Saône, ils se fixèrent en un lieu où il commence
à porter de grandes embarcations et y établirent un Empo-
rium ou ville à laquelle ils donnèrent le nom de Rhodumna,
nom dû sans doute à la colonie particulière de Rhodiens qui s'y
fixa, et de ce nom est venu le nom moderne de Roanne (2).
Celle colonie grecque de Lyon a subsisté longtemps,
même après que Plane us eût amené sa colonie romaine
sur la montagne de Fourvière (3), et composa une gran-
(i) Plutarque, Traité des fleuves.
(2) La Mure, Histoire du Forci, p. 122.
(3) « Une preuve, dit Eusèhe Salverle, que Plancus n'a pas fondé Lyon,