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fyariitfe. DÉSAGRÉMENT DE FAIRE FAIRE SON PORTRAIT. D'abord les séances sont toujours plus longues que votre patience, et si spirituel que soit l'artiste qui vous lient au bout de son pinceau, il songe plus à attraper votre nez qu'à charmer vos oreilles, en sorte que vous êtes livré tout entier à l'horreur de voire position. En effet, obligé d'adopter deux ou trois heu- res durant la môme pose, de jeter le môme coup d'oeil, d'étaler le même sourire, tout cela est plus que monotone, cela crispe les nerfs, les contracte et vous donne à la longue un air hébété que la conscience du peintre peut se croire obligée de trans- mettrefidèlementa vos arrière-neveux, vous faisant ainsi pas- ser pour un imbécile aux yeux de la postérité la plus reculée. Pour première augmentation à ce grave inconvénient, il convient d'abord de payer l'artiste non suivant le degré de ressemblance du portrait, mais suivant sa dimension et le temps employé à le faire; de manière que plus il a mis votre patience à l'épreuve, plus vous devez vous montrer généreux, et