page suivante »
LES QUAIS DE LA SAONE. Peu de villes présentent, comme Lyon, des aspects si variés, des sites si beaux de ligne et de mouvement, une plus heureuse alliance des œuvres de la nature et des œuvres de l'homme. Les quais de la Saône résument toute la cité de Plancus. Elle s'y montre en effet dans toute sa coquetterie, dans toute son élégance pittoresque. Elle y déroule son gracieux bassin, sa large ceinture de quais sinueux, les courbes hardies de neuf de ses ponts et la splendeur de ses on- doyants coteaux. Ici le calme des champs, là le mouvement de la ville. L'œil embrasse à la fois ce double spectacle. Cette rivière, aux eaux si calmes qu'on n'en voit pas le cours , c'est la Saône, Elle coule avec la même incroyable lenteur qu'au temps de César, et va confondre un peu plus loin ses flots et son nom avec le Rhône, son éternel fiancé. Ce pont en fil de fer, qui nous fait regretter davantage la grâce et la légèreté de celui que noire habile pontifex Seguin avait si hardiment jeté là , et que, eu 1840,1a Saône emporta comme un jouet, ce pont vous conduit directement à une colonnade grecque que M. Baltard nous a donné pour un palais de justice, au prix mo- dique de six millions Arrêtez de préférence vos yeux sur les vieilles tours carrées de notre cathédrale de Saint-Jean , si riche en grands souvenirs. Re-