page suivante »
DE LYON. 417
XI.
PALAIS ARCHIÉPISCOPAL.
Il est plus sérieusement question que jamais de dégager l'apside
de Saint-Jean, en rasant tout ou partie du palais archiépiscopal
dont l'emplacement actuel serait converti en jardin, et se retrouve-
rait sous une forme plus harmonieuse et plus digne dans la nouvelle
Manécanterie. Puisse ce projet se réaliser le plus promptement
possible ! Il vaudra bien mieux employer les sommes dont on peut
disposer à cette grande , à cette immense amélioration, que de
coiffer de flèches improvisées les deux clochers orientaux de la ba-
silique primaliale, et je me félicite d'avoir, par mes protestations
anticipées , contribué puissamment à en faire écarter le projet.
La flèche a ses limites, qu'où le sache donc bien. Mais, depuis
quelque temps, toutes les idées d'art et de convenance climatérique,
historique, locale, ont été violemment brouillées : on a fait de l'art
grec à Paris et de l'architecture gothique à Marseille.
XII.
BASILIQUE PKIMATIALE DE SAINT-JEAN BAPTISTE.
Nous voici donc rentré dans ce temple dont aucune basilique
constantinienne de Rome ne produit l'effet profondément liturgique
et moral, dont le culte à la fois austère et magnifique, rappelant Ã
la fois le dogme, la foi ardente, les graves cérémonies, l'hiératisme
primitif, les fraternelles agapes des catacombes, et les splendeurs
du temple de Salomon, développe dans le cœur du catholique un
esprit d'adoration, un amour intime, une pieuse exallation, que ne
feront jamais naître les pompes musicales et les cérémonies toutes
extérieures de Saint-Jean-de-Latran, de Saint-Pierre du Vatican,
des chapelles Sixtine et Pauline, de Sainte-Marie ad nives. — Ici,
traditions, liturgie, chants, architecture, souvenirs, tout est dans
ces conditions d'harmonie que réclame la piété lyonnaise, la plus
élevée, la plus sincère, la plus noble de toutes les piétés. La basi-
lique primatiale de Saint-Jean-Baptiste de Lyon, ce temple qui,
je le répète, occupe dans la hiérarchie ecclésiastique, le premier
27