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                Xe BULLETIN MONUMENTAL

                              ET   LITURGIQUE



       DE LA VILLE DE LYON.


S
       Plus je visite Rome, plus j'en retrouve à Lyon l'image ainsi que l'om-
    bre de ses majestés et de ses souvenirs. Au point de vue religieux,
    nos temples et nos populations ont la foi romaine fervente et
    inflexible ; au point de vue liturgique, le culte lyonnais se développe
    avec toute la pompe des basiliques de Rome; mais placé dans la
    double auréole des traditions orientales qui le constituent et des
    idées françaises si éminement favorables aux cérémonies catholi-
    ques, pleinement dégagé des influences païennes, il a une dignité
    propre, une quiétude et une onction dont la ville éternelle n'offre
    point d'exemple, je n'hésite pas à le penser, je n'hésiterai pas à le
    dire. Rome, sans doute, a reçu de l'Orient, comme nous, la vérité
    liturgique et l'a gardée vierge daus ses tabernacles; mais elle y vit
    à l'état latent, entourée de mensonges païens et du cortège des
    sensualités antiques; tandisqu'à Lyon, elle est constamment osten-
    sible. Chez les Romains, je l'ai dit ailleurs, la foi n'a été com-
    plètement intime, la liturgie complètement austère que dans l'obs-
    curité des catacombes : hors de là, elles furent plus superficielles,
    plus mythologiques, moins mystiques et moins abstraites que chez