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                    CABINET DE M. IR1M0LET.                       339
de telle sorte, que la surface est plane et lisse comme du cristal.
Ces médaillons qui représentent des sujets sacrés, très remarquables
par le précieux du travail, ornaient sans doute un calice ou au-
tre vase sacré. Nous citerons encore un reliquaire byzantin en
cuivre émaillé ; trois cercles de couleur rouge entourent des anges
gravés sur le cuivre et s'enlèvent sur des fonds émaillés. Les reli-
quaires, comme l'indique l'étyroologie latine, reliquiœ, étaient des
lieux où l'on enfermait les morts; l'on donna ensuite ce nom aux châsses
dans lesquelles on conservait les ossements des saints. Les grands
reliquaires étaient possédés parles églises et par les monastères;
mais il était peu de familles au moyen-âge qui n'eussent quelques
bijoux héréditaires renfermant des os ou seulement des vêtements
de saints vénérés. L'art de l'orfèvrerie et celui de l'émaillerie nous
ont laissé de véritables chefs-d'œuvre en ce genre.
   Parmi les objets d'ameublement en usage chez les anciens, il en
était peu de plus élégants que les hautes et minces tiges appellées
candélabres, qui servaient à supporter et à exhausser les lampes.
C'était peut-être dans leur forme primitive des roseaux ou des bâ-
tons fixés sur un pied pour élever la lumière à une hauteur conve-
nable ; du moins, cette origine répond-eile à ce que l'on sait des
coutumes si simples des premiers temps, et l'hypothèse est en
quelque sorte justifiée par la forme même de beaucoup de candéla-
bres anciens, dont plusieurs représentent une tige bourgeonnante
ou un bâton noueux ; presque tous reposent sur trois pieds, et cette
forme se retrouve non seulement dans les plus anciens, mais dans
ceux du moyen-âge et de la Renaissance; les détails seuls d'orne-
 ments varient à l'infini. Le candélabre que possède M. Trimolet est
 en bronze émaillé ; ses trois pieds se referment les uns sur les au-
 tres et portent en émail les alliances de France, Bauzon et Châtillon ;
 c'est une pièce fort curieuse et fort rare. Nous avons remarqué
 aussi une agraffe de chape, style byzantin du XIIIe siècle, en
 cuivre doré et émaillé ; sur un fond bleu étoile d'or, sont appli-
 quées les figures de la Vierge et de l'ange Gabriel, en cuivre re-
 poussé et doré ; les agraffes de ce genre étaient fort à la mode
 au moyen-âge ; elles avaient différents noms : mordant, fermeil,
 fermail, fermillet, et leur fabrication occupait une des nombreu-