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336                    CABINET DE M. TRIMOLET.
décorés d'incrustations émaillées représentant des sujets ou des per-
sonnages religieux, datent de cette époque.
    Dès le XII e siècle, Limoges avait une grande célébrité pour la
fabrication des émaux connus sous le nom de : Opus de Limogia,
opus Lemoviticum, labor Limogiœ. Au XIII e siècle, la peinture en
émail qui suivait les progrès des arts en généra! et ceux de la pein-
ture sur verre en particulier, se développa d'une manière très re-
marquable, le dessin devint plus correct et le goût des ornements
plus pur. Parmi les émaux les plus curieux de cette époque, on doit
citer ceux qui décoraient les tombeaux de Jean et de Jeanne, enfants
de Saint-Louis,à l'abbayede Roy aumoat, qui ont été décrits par Millin.
/Vu XIVe siècle, les produits de l'émaillerie devinrent très nombreux ;
les artistes de Limoges conservèrent leur supériorité, mais ils eu-
rent des rivaux dans les orfèvres de Montpellier. On a peu de dé-
tails sur la manufacture d'émaux de cette ville ; on sait seulement
par Dom Vaissettequeces émaux étaient des bijoux d'or et d'argent
fort recherchés. Le XIV e siècle fut une époque de révolution dans la
peinture en émail, et c'est en Italie qu'elle s'accomplit en 1338. Ugo-
lîno Vieri, orfèvre siennois, orna de peintures émaillées un reliquaire
qui est aujourd'hui à la cathédrale d'Orvieto; il est peint avec des
couleurs étendues sur le métal et non plus encaissé dans les creux du
 métal. Nous ue savons à quelle époque les émailleurs limousins pei-
 gnirent d'après le procédé italien, mais il est probable que ce ne
fut qu'au XVIe siècle. Pendant le XV e , les manufactures souffrirent,
 beaucoup de la guerre de cent ans avec l'Angleterre. Au XVI e ,
 l'art de l'émailleur fit d'immenses progrès; Lucca délia Robbia,
 Bernard Palissy donnèrent aux terres cuites émaillées une impor-
tance considérable, et Limoges reprit son ancienne splendeur ;
 François 1 e r rétablit ses manufactures, et c'est d'après les dessins do
 Raphaël, de Jules Romain, de Primalice, du Rosso, de Léonard de
 Vinci, d'Albert Durer, d'Holbein et deJ. Cousin que l'on exécuta
 ces vases, ces aiguières, ces candélabres, ces portraits, qui sont au-
jourd'hui l'objet des recherches des antiquaires. Léonard à qui liî
 roi donna le surnom de Limousin, pour le distinguer de Léonard de
 Vinci, fut nommé directeur de la manufacture ; ses premiers émaux
 sont de 1732. On a conservé de lui des morceaux admirables, eu-