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                          DE LA FOI.                       21fl



                     CHAPITRE XXV.


         DU MONDE OU DES SUITES DE L'ANTIQUITÉ.




   Le Monde est l'opposé de l'empire de Dieu. Où s'arrête la
foi, là commence le Monde. Vieux comme l'homme, usé et
toujours vivant comme le mal dans son cœur, il a ses tradi-
tions, ses doctrines et ses coutumes qui se tiennent encore
debout devant la religion! Le Monde a mis le relatif à la
place de Dieu, dans la conduite, dans la pensée et dans le
cœur. Et partout où s'étend le règne du Monde, la terre est
apparue comme la seule préoccupation.
   Le point de vue humain formait l'horizon du passé. Le
point de vue de l'infini est devenu le nôtre. Sous la loi du
passé, l'égoïsme régnait; l'homme élail reslô en lui, et tous
ses vices, relevés par les arts, germaient en paix dans son
âme. Le paganisme était partout, dans les pensées et dans
les choses, dans les lois et dans les faits ; il était l'état du
monde. Aussi le Fils de Dieu annonça qu'il venait détruire
le Monde : de là l'origine de ce mot.
   Le Monde, c'est l'antiquité.
   Sous l'horizon de l'infini, l'amour étend sa grande loi,
l'homme place son cœur en Dieu, et toutes ses vertus, em-
bellies par les arts, croissent autour de sa personne. Ce-
pendant le christianisme n'a pas encore tout remplacé ; la
civilisation ne s'est remplie que jusqu'à moitié de sa sève.
Son principe a bien pénétré une partie des codes, sa vie réin-
tégré un grand nombre d'âmes, son esprit épanoui beau-
coup de cœurs, et sa pensée même s'est ouvert un passage