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218                         DE LA FOI.

sur l'homme ! qui, en ces jours, répéterait le grand proverbe :
le cœur ne vieillit pas ! Aujourd'hui, qu'on l'observe bien, les
femmes ne détournent pas tant leurs yeux de dessus l'homme
parce que l'âge est venu à lui, que parce que l'âge a amené
dans son cœur cette triste prédominance du temps sur l'éter-
nité. Leurs yeux fixés sur la jeunesse, il semble qu'elles ne
veulent plus tenir l'homme que de la main de Dieu !
    Hélas ! pour ceux qui ont pris cette vie comme un but, le
désenchantement vient avec l'âge ; pour ceux qui en ont dé-
taché leur âme, c'est la Sagesse qu'il amène, oui, pour ceux
dont le cœur est resté plus doux que ne furent amères les
déceptions de la vie! Aussi a-l-on vu, vers le déclin, reparaître
sur leurs augustes fronts, comme un nouveau rayon de jeu-
nesse, jeunesse d'éternité ! Il faut se plaindre aujourd'hui de
rencontrer plus de vieillards consommés que de saints vieil-
lards. La jeunesse ne sait pas ce qu'elle y a perdu. L'esprit a
emporté la poésie avec le cœur.... Si vous laissez en aller toute
la Foi, la terre sera un triste lieu.
     La Foi est dans la haute direction de la pensée par suite de
la force du cœur. Placée sur les confins de deux mondes, trop
 grande créature, l'inspiration et le calcul, la beauté et l'utilité,
 l'infini et le fini s'arrachent perpétuellement ton cœur : et
 selon que tu t'élances par ton amour vers ce qui t'appelle d'en
 haut, ou que tu te penches par ton moi vers ce qui t'attire
d'en bas, tu deviens le fils de Dieu, ou le captif de la matière.

   Il y a le Ciel, et il y a la terre ; il y a la Foi, et il y a
l'esprit ; de là l'empire de Dieu, et l'empire du Monde....