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BE 1A FOI. 205 rendre fini, comme s'ils espéraient un jour en faire un syllo- gisme ! (1) Or, voici la règle : Les vérités de la nalure doivent entrer de l'esprit dans le cœur; ce sont celles-là qu'il faut connaître avant que de les aimer. Les vérités divines doivent entrer du cœur dans l'es- prit ; ce sont celles-là qu'il faut aimer pour les connaître : infinies, nous n'en prenons quelque connaissance que dans l'amour (2) ! On le sent, les premières de ces vérités étant finies , ne sauraient être bien reçues par le cœur ; et les secondes étant infinies, ne pourraient être de prime abord acceptées par l'esprit. C'est là do la haute logique. Mais par les entraînements de notre nature, nous nous plaçons dans le contraire. Ce sont loules les choses qui viennent de ce monde, par le goût que nous leur portons, que nous aimons avant de les connaî- tre ; ce sont toutes les choses divines, par la crainte que nous en avons, que nous voulons connaître avanl que de les aimer. La porte de l'esprit est immédiatement après celle du cœur, et bien des gens s'y méprennent. Enfin les hommes du moi prennent à tâche de mettre continuellement leur esprit de- vant leur cœur, de manière à ce que rien ne puisse y entrer. Et il faut croire qu'ils réussissent ! Or, les hommes qui ont l'habitude de procéder par leur esprit appartiennent à leur moi ; ceux qui procèdent par leur cœur appartiennent à Dieu. Les premiers forment ce qu'on (i) On est assez bon pour faire des maximes du genre suivant : « l'ignorant, « assure ; l'homme instruit doute; le sage réfléchit et suspend son jugement. » (DAscoovir.r.E.) — Et pendant ce temps là, que fait-il? (Ï) Les guides spirituels ont tous avoué qu'on ne pénètre dans la vérilé que par la charité.