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198                             BK LA FOI.

Foi : elle contient les Å“uvres, elle contient l'amour, quoique
d'une manière enveloppée. Car môme cette dernière pensée a
été exagérée. Une Ecole nombreuse a prétendu que la Foi
justiflait sans les œuvres. Par là, on couperait à la pratique
sa plus grosse racine.
    Pour que la Foi fut un mérite, il fallait qu'elle vint du
cœur. Sans une coopération de notre activité, de son côté, Dieu
n'aurait pu produire ni la Foi, ni l'espérance, ni la charité, ni
consèquemment notre sanctification. Mais si la grâce n'avait
prévenu celte activité de l'âme, tous les mouvements par les-
quels celle-ci a concouru à se régénérer dans la Foi, n'eus-
sent pas non plus existé. Voilà pourquoi la Foi est dite en
même temps un don de Dieu et un mérite à l'homme. Voyez
comme toutes les vérités se retrouvent!
    La Foi descend d'en haut et rejaillit parle cœur, comme le
jet artésien des sources éternelles.
    Le Concile de Trente a admirablement reconnu toutes les
propriétés de la Foi ; il l'a dite : « La racine de tous les actes
 qui obtiennent la faveur du Ciel. »Car, a-t-on ajouté en dis-
cutant cet article : La justification ne découle pas immédiate-
ment de la Foi, mais des Å“uvres que la Foi produit, sur celte
parfaite définition de Saint-Paul, qui ne dit pas : a L'homme
 est justifié par la Foi ; mais, par le moyen de la Foi. »
   Imprimant en nous un mouvement au dessus delà nature,
la Foi fait que nous sommes regardés par Dieu comme étant
déjà entrés dans le chemin de la justice. Et le grand Concile
lui-môme l'a confirmé par ces paroles : « La Foi est le
commencement du salut de l'homme, le fondement de la
justification (1). » Or, ainsi que le remarque le judicieux
Mœhler, comme la justification est la rénovation complète
de l'homme, il est évident qu'il s'agit, non d'une Foi vide

   (1) Histor. Conc. Trid. Pallavic. ii° 16, page 262.