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                                 DE LA FOI.                                  199

 et morte, comme celle du chrétien inepte ; mais de la Foi
 nommée par les Théologiens fides charilate formata, fides
 vivida, qui est la seule Foi du cœur (1).
    L'espérance et la charité sont les deux rejetons de la Foi; ce
 qui prouve encore que l'espérance et la charité sont en germe
 dans la Foi. La Foi, c'est l'amour dans son principe ; et l'a-
 mour, c'est la Foi dans tout son développement. Aussi la Foi,
 à mesure qu'elle augmente, se répand-elle dans les œuvres de
 charité. La charité n'est que l'accomplissement de la Foi.
    Enfin, il faut remarquer que nous ne méritons pas plus la
 Foi et l'amitié de Dieu par notre amour, que nous ne méritons
 la grâce par nos désirs. Le Verbe est le motif de tout bien en
 nous ; et cette nouvelle vie de l'âme due à la Foi est un pur
 écoulement du Saint-Esprit. Il faut bien le dire, parce qu'il
 existe sur ce point des erreurs de toutes sortes.
    De même aussi, quelque créatrice que soit la Foi, elle ne
justifie point sans les œuvres. Par oubli de la liberté, des écoles
détachées de l'Église enseignent encore expressément que le
 fidèle ne peut en rien contribuer à sa justification, que celle-
 ci n'est due qu'au Christ. Et par oubli de l'absolu, le monde
 croit sérieusement que la sanctification ne saurait dépendre de
 Dieu, qu'elle ne peut venir que de l'homme. Or, si la Foi
justifie sans les œuvres, les obligations de la loi peuvent être
 suspendues ! Si les œuvres justifient sans la»Foi, la liberté
 peut se passer de l'absolu !
    Tel est l'inconvénient de ne tenir qu'un côté des choses.
 Dans l'étroitesse de leurs vues individuelles, les uns tuent
 l'homme pour Dieu, et entreprennent des religions exagérées ;


   (i) « C'est une ferme et saine doctrine que l'homme est justifié par la foi
vive, car cette foi nous rend justes et saints aux yeux de Dieu. »
   Confes. de Ratisb. en I 5 4 I . C'est cet article que Luther rejetait avec tant
de colère.