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                             DE LA FOI.                           197

 prépare ainsi la place. Et c'est là qu'est l'avantage de la lu-
 mière.
    Mais aussitôt que l'idée réclame dans la conscience le droit
de devenir un fait, il faut voir comme l'homme se montre diffi-
cile avec la lumière ! Ah ! si la Foi n'était que poésie, il n'y en
aurait pas assez pour le monde de cette supra-homérique
Epopée! Mais la Foi est intrinsèquement pratique, et la pra-
 tique c'est le bien qui sort.
    Aussi je vous engage à juger toujours de l'étal réel de votre
amour par votre plus ou moins grande disposition à croire.
La Foi n'est pas un fruit de réflexions, elle est un état de
notre âme, en suite des besoins du cœur. C'est le cœur qui
possédera Dieu, c'est bien à lui de mériter! Mais les Lettrés
veulent toujours que ce soit leur esprit; car en eux l'esprit est
le seul en avant, et c'est toujours leur esprit qu'ils écoutent.
    On ne se plaît pas long-temps avec les hommes d'esprit,
ce sont des gens qui n'ont pas assez besoin du Ciel. On les
trouve sans cesse occupés à chercher, par l'effet des mots, des
rapports là où il n'y en a absolument point, ou à choisir les plus
nobles expressions du langage pour en affubler les plus peti-
tes choses; car le bel-esprit consiste en ces deux points. Et
l'âme revient triste et contrariée de voir que l'on n'ait rien
fait pour elle.

    Eclatant témoignage d'une droite volonté, la Foi atteste
donc que l'homme a reconnu et voulu reconnaître la vérité qui
s'était presque éteinte en lui; qu'il espère et met sa joie à
espérer dans les promesses qu'il avait presqu'oubliées; qu'il se
rattache et aime à se rattacher à un bien qu'il avait presque
perdu.
    Voilà pourquoi de la Foi sortent tout aussitôt l'espérance
et la charité; c'est qu'elle les contenait, l'une et l'autre en germe.
Il ne faut pas s'étonner si le salut de l'homme repose sur la