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DE LA FOI. 195 puisque la Foi n'est psychologiquement que notre confiance en Dieu. Or vous sentez tout ce que contient la confiance! Averti par la parole du Verbe, qu'il est esclavedela matière, privé des plus hautes facultés de son âme, et dépouillé des prérogatives absolues de la grâce, l'homme s'aperçoit qu'il n'y a effectivement en lui que misère et douleur. Dans cet aveu de son indigence spirituelle, il reconnaît qu'il ne saurait exister, se développer et se sanctifier de lui-même, et par là il rentre dans son rapport de dépendance avec l'absolu. Relatif et créé, il avoue qu'il ne peut que recevoir, et il s'abandonne à la miséricorde divine. N'attendant rien que de cette miséri- corde, il émet l'acte le plus élevé de liberté dont il soit capable: il laisse Dieu agir. L'Esprit divin rentre alors en lui avec tous ses dons, et l'homme a reçu la Foi ! Il a reçu la rosée du Ciel et les plantes de son âme fructifient. Répandant la connais- sance, l'amour et la vie de Dieu dans le cœur de l'homme, l'Esprit-Saint nourrit et purifie son âme, la replace entre le bien et le mal sur le pivot de la liberté. L'homme sanctifié trouve en soi une force toute puissante et des facultés toutes nouvelles; les attaches qui le lient à la terre se brisent, les liens qui le fixent au Ciel se resserrent, l'absolu se rapproche, sa lumière et sa vie éclatent en lui. CHAPITRE XXII. DES DEUX SOURCES DE LA FOI ET DE SES DEUX REJETONS. La Foi est tout ensemble une vertu, un sentiment et un devoir. Elle est un devoir, puisque la raison déclare que Dieu est la vérité môme et qu'il ne saurait nous tromper. Elle es^ un sentiment, puisque nous sentons que Dieu est cet idéal