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DE LA FOI. 191 Il faut avoir été approché de la lumière pour que la foi éclate. Mais la Foi ne tient pas seulement de l'esprit, elle amène l'homme tout entier. Car l'homme ne donne pas ainsi sa Foi sans s'être donné lui-môme. Dans la Foi est le désir qu'une chose soit vraie. L'Evangile l'a bien dit : « L'espérance et la Foi donnent ce qui est aimé. » Croire n'est pas comprendre; la Foi n'est pas la connais- sance, mais la confiance. Dieu ne nous a pas demandé de le comprendre, mais de le croire; autrement, où en serions-nous ! Croire quelqu'un, c'est se fier à lui; il est tout simple que nous devions à Dieu cet hommage. Ne soyons plus étonnés si la Foi nous rend saints et agréables à Dieu ! Ne l'oublions point, on n'est prêt à donner sa Foi que pour les choses qui sont conformes au besoin de noire cœur. C'est pourquoi une grande culpabilité plane sur l'homme qui ne se rend pas à la Foi. Si elle n'était qu'un acte ordinaire du juge- ment, sa présence ou son absence ne devrait pas entraîner des conséquences aussi graves, môme pour notre conduite terrestre. On a toujours reconnu du mérite dans la Foi et du crime dans l'incrédulité. L'homme qui ne croit pas est déjà mauvais en soi, â un degré ou à un autre : parce que l'homme qui ne croit pas est celui qui ne voudrait pas croire. Si, je le suppose, ce n'est pas un méchant, c'est un cœur dur; si ce n'est un cœur dur, c'est un égoïste; si ce n'est un égoïste, c'est un homme dans ses sens; et si ce n'est un homme dans ses sens, c'est un homme tout à fait léger et prêt à y tomber. Observez bien les hommes sans Foi, vous verrez que cela lient à leur cœur. La Foi, dit Schiller, n'est autre chose que la vertu. Quand on désire tant de preuves, soyez sûr qu'on ne veut pas de vous. Ceux qui demandent l'A plus B, ne cherchent pas la vérité, c'est la vérité qui les cherche. Enfin, il en est qui se sont tellement faussés qu'ils se sont mis en quelque