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174 LA RÉFORME POSTALE avait été de 2,07 par année; dans cette période, celle progression est en moyenne, par année, de 9,55 °/ 0 . Appréciant mal la véritable cause de cet accroissement rapide, excitée probablement aussi par l'espérance de favoriser l'augmen- tation de ses recettes par l'élévation de ses (axes, l'administration des postes fait adopter, en 1805, un nouveau tarif entrant avec ré- solution dans le système des taxes exagérées. Les effets de ce fâcheux changement ne tardent pas à se manifester; le mouvement progressif des recettes se ralentit brusquement. Le chiffre annuel représenlant la moyenne de celle progression avait élé de 9,55 °/0 pendant la dernière période; il descend, pendant celte période, à 2,25 % par année. Malgré cet avertissement péremploire sur les conséquences dommageables des augmentations de taxes, l'administration anglaise ajoute encore en 1827 une nouvelle augmentation à son tarif. Cette mesure inopportune fortifie l'énergie eompressive d'un tarif déjà trop élevé. La progression des recettes continue encore, mais elle semble être le dernier effet d'une impulsion déjà éloignée. Cette progression élait de 9,55 % sous le tarif de 1765; elle était encore de 2,25 % sous le tarif de 1805; elle n'est plus que de 0,68 o/0 sous le tarif de 1827. Ces résultats sont significatifs ; ils le deviennent plus encore lorsque l'on considère au milieu de quelles circonstances ils se sont produits. L'époque contemporaine des tarifs modérés était arriérée sous tous les rapports. Un petit nombre d'années s'était écoulé depuis (jue l'institution des postes avait été organisée en un service régu- lier et mise à la disposition incessante du public, la population était moins nombreuse, les habitudes de correspondance épistolaire n'étaient pas encore prises, l'instruction était rare et insuffisante, on voyageait peu, enfin, les industries et le commerce commençaient à peine à se développer. Ces circonstances comprimèrent puis- samment l'augmentation du produit des postes; la marche progres- sive de cette augmentation a donc été plus considérable encore, en réalité, que ne la représentent les chiffres proportionnels ins- crits dans ce tableau.