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                             EN FRANCE.                              159

Cyrusavait établi, sur tous les points de son vasteempire, des relais
de chevaux, au moyen desquels ses ordres étaient rapidement
transmis par des courriers. Suivant ensuite la longue série des faits
historiques, ils montrent cette institution successivement continuée
ou remise en vigueur par Auguste, par Charlemagne, par l'Univer-
sité de Paris, et enfin par Louis XI, qui, le premier, mit la dépense
causée par le service des postes à la charge du trésor public.
    Il n'entre pas dans le sujet qui nous occupe de rechercher le
plus ou moins d'exactitude de ces indications, qui offrent plutôt
un intérêt scientifique qu'une réelle utilité. Il suffît de constater ici
que l'institution des postes a dû son origine aux intérêts politiques
des princes, doût le service fut d'abord , et pendant longtemps, son
unique mission.
    Hérodote attribue à ce motif l'innovation de Cyrus. L'extrait
suivant de l'édit de Louis XI, daté de 1464 el relatif à l'établissement
de ses postes royales, ne laisse aucun doute sur la pensée et l'in-
tention qu'avait ce souverain en organisant ce service important.
Le roy, dit cet intéressant document, fonde l'est ablissement des
coureurs de France parcequ'il est moult nécessaire de sçavoir dili •
gemment des nouvelles de tous cotez, et y faire, quand bon luy
semblera, sçavoir des siennes        L'institution des postes, depuis son
origine jusqu'à Louis XI, inclusivement, fut donc plutôt le germe que
le début du service de transport des lettres. Les coureurs de France
constituaient, en réalité seulement des relais destinés à transporter
 les courriers voyageant, à des intervalles de temps inégaux et
 rares, pour le service de l'état. Par condescendance, l'édit autorisait
 les maistres coureurs à fournir des chevaux à des personnes voya-
 geant pour autre motif que le service de l'état, pourvu toutefois
 que ces personnes fussent munies d'un mandement ou passeport de
 sa Majesté. Toute iufraction à cette recommandation expresse,
 était punie de la peine de mort, car, disait l'édit, le dit seigneur
 veut et entend que la commodité dudit establissement ne soit pour
 autres que pour son service, considéré les inconvénients qui peu-
 vent survenir à ses affaires, si les dits chevaux servent à toutes
 personnes indifféremment sans son sçeu
   L'institution des maistres coureurs resta à la charge du trésor