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134                         VOYAGE A VIENNE.

   Le souvenir du duc de Reichstadt se conserve à Vienne.
Un intérêt triste et persistant s'attache â sa mémoire. Peut-
être y a-t-il quelques vagues remords dans ces regrets autri-
 chiens. D'ailleurs leur Empereur François aimait ce jeune
homme: ils n'en demandent pas davantage.
   Tout le monde assure à Vienne que ce vieil Empereur, fait
 aux calculs des cours, aimait bonnement ce jeune prince.
Etait-ce l'affection ordinaire et naturelle de l'aïeul pour le
petitfils?Le vieillard, précautionneux et sur sesgardes d'abord,
s'élait-il laissé prendre ensuite aux séductions de cette jeune
nature si bien dotée? Y avait-il là une affectueuse pensée de
réparation tacite, ou bien une prudente précaution de surveil-
lance plus étroite? Nul ne peut le dire avec certitude. Peut-
être y avait-il un peu de tout cela à la fois dans la conduite
habile de l'Empereur.
   Dans tous les cas, il est certain que le vieillard et le jeune
homme vivaient dans un état de continuelle intimité qu'au-
torisait bien d'ailleurs le ton de bonhomie familière du monar-
que dans son intérieur. On acité, à ce sujet, plusieurs anecdotes
plus ou moins authentiques. Voici une conversation, du reste


Austrians) que j'ai déjà cilé, et où je la copie. Je vais traduire textuellement ce
qu'elle dit au sujet de cette inscription :
   « J'ai trois raisons, — et je les tiens pour bonnes, — pour reproduire
cette épitaphe :
   La première, c'est qu'elle est belle;
   La seconde, c'est qu'elle est vraie;
   La troisième, c'est que—comme les autres choses vraies el helles qui appav"
tiennent à l'Autriche, — elle n'a pas été faite pour faire le tour des cabarets
de l'Europe. »
   J'adhère à ce jugement nettement formulé et de bon sens, et j'ai une raison
de plus qu'elle pour reproduire cette épitaphe qui intéresse au moins autant
la France que l'Autriche, et qui a été peu citée jusqu'ici. Elle n'a fait le tour
ni des cabarets, ni des salons.