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 126                     VOYAGE A VIENNE.

 recueillis, humbles, à genoux, lisant avec une piété sincère
 dans de gros livres à signets, déjà usés à moitié par la prière.
 Là, comme ailleurs,
            L'exemple du monarque ordonne et se fait suivre :

  aussi tout l'auditoire était silencieux et recueilli; mais, en
  vérité, les plus croyants, les plus pieux, les plus prosternés,
  les derniers à se relever et à quitter l'église étaient l'empereur
 et celte simple femme qu'on appelle l'impératrice.
     J'étais sorti avant eux. J'avais l'intention de m'arrêter,
 pour les attendre, dans un salon qu'ils devaient traverser,
 et où ils se laissent approcher avec une bonhomie parfaite,
 par tous ceux de leurs sujets et par tous les étrangers inconnus
 qui veulent se trouver sur leur passage, dans l'intérieur même
 de leur palais.
     L'empereur Ferdinand 1er est petit, maigre, sans majesté,
 sans grâce et sans distinction aucune. Il a la tôle longue, la
 lèvre inférieure avancée et pendante. Rien ne rayonne sur
 son front ; rien n'élincelle dans son regard. On soupçonne
 seulement en lui un cœur honnête et bon. A son extérieur
 simple, à son air humble, on le prendrait pour un obscur
 commis de ses chancelleries, pauvre, exact, laborieux, probe
 et médiocre.
    Et maintenant, en parcourant l'intérieur du palais, je ne
parlerai point des beaux meubles, des riches tapis, des splen-
dides plafonds, des éblouissantes tentures, des salons qui se
suivent el ne se ressemblent pas. Ce sont là des vulgarités
que la magnificence des riches de ce monde et de ce temps
rendent encore plus vulgaires. Je n'ai pas visité la demeure
de M. Rotschild, à Vienne, — car M. Roslchild est aussi à
Vienne, el où n'esl-il pas? — Mais je suis bien sûr qu'il a,
lui aussi, toutes ces splendeurs ; et si jamais le palais impé-
rial était a vendre, il l'achèterait, le payerait comptant en
florins bon argent, et peut-être même le ferait-il décorer et