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114                  M0NC0B1N A IRIGNY.

de la Gaule, et qu'on rencontre si souvent dans les forêts qui
entouraient Lugdunam. Nul doute que cette montagne boisée,
aux portes d'une ville créée plutôt par ses deux fleuves que
par le caprice des Romains, n'ait attiré particulièrement
l'attention des Druides et n'ait été témoin de leur culle et de
leurs cérémonies. Plus lard les Légions coupèrent une partie
de la forêt, et firent des travaux dont le P. Colonia put voir
encore des débris. D'après Rubys, c'est là que les Lyonnais
remirent le tyran Maxence entre les mains de Constantin, et
le vainqueur, entouré de son armée, dut regarder comme un
beau jour celui où, dominant le confluent de nos fleuves et les
remparts de la cité, il vit s'approcher la dépulalion qui lui
demandait la paix et lui livrait son ennemi. Rien ne l'em-
pêchait plus de traverser ces Alpes qu'il apercevait dans le
lointain, et de rentrer dans celte Italie qui ne devait pas long-
temps le retenir. Après le départ de Constantin, la forêt de-
vint le repaire de ces hardis Outlaws qui désolèrent la con-
trée pendant les dernières années du Bas Empire, et presque
tout le Moyen-âge. De cette position élevée l'œil découvrait
les bandes de pèlerins ou de voyageurs que leur faiblesse
permettait d'attaquer, ou que leur nombre et leur contenance
mettait à l'abri du pillage. L'armée des Tard-Venus, victo-
 rieuse à Brignais, poursuivit, jusque dans les vallons qui e n -
 tourent la montagne, les chevaliers de Dauphiné et de Pro-
vence, armés pour le maintien de l'ordre et dispersés par
l'épée des Brabançons. Cent ans plus tard, le moyen-age
finissait. Le commerce devenait un sujet de préoccupation
plus puissant que la guerre, les villages s'éparpillèrent dans
la plaine, et les maisons de campagne, entourées de beaux
 vignobles, vinrent s'établir jusque sur le flanc de cette mon-
 tagne, autrefois si redoutable, et qui n'inspirait plus de ter-
 reur.

   C'est à celle époque de renaissance, de luxe et de bien-