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                     MONCORIN A IRIGNY.                    115

être, que nous commençons à trouver l'histoire du château
de Moncorin. La montagne appartient, à une foule qui se
l'est partagée ; un hameau s'est élevé, prenant aussi, à défaut
d'autre, l'antique nom de Moncorin ; mais le manoir, abrité
par un pli du terrain, au sommet de la montagne, nous préoc-
cupera seul, et nous le verrons naître, grandir et se modifier
diversement à l'ombre des grands arbres de sa forêt, chan-
geant de cocarde et de couleur suivant les lemps, lour-à-lour
aristocrate et bourgeois, monarchique et républicain, et
conservant aujourd'hui, dans son architecture et ses décors,
un vernis de toutes ses opinions, un reflet de tous ses sou-
venirs.
   A une époque où le commerce de Lyon fleurissait, où les
marchands de cette cité étonnaient par un luxe égal à celui
des seigneurs, Moncorin appartenait à un marchand de Lyon,
Léonard Grilly. Le 12 octobre 1534, Grilly vendit cette pro-
priété à Paul Bandinelli, marchand lucquois, un de ces réfu-
giés à qui notre ville doit sa richesse actuelle. A la mort de
Bandinelli, sa veuve, dame Marie Télani et un de ses fils,
Pierre Bandinelli, se défirent de cet héritage en faveur de
Guillaume de Chazolte, écuyer. Henri IV conquêlait alors
son royaume. Non moins ambitieux que le béarnais, Guil-
laume de Chazolte passa sa vie à convoiter les terres de ses
voisins et à les acquérir. En feuilletant ces contrais de vente
et d'achat, nous avons trouvé le nom d'un Ambroise de Gri-
mauld, notaire royal et greffier à Charly, mais sans pouvoir
nous assurer s'il appartenait a la noble et antique famille des
Grimauld de la Provence. Au commencement du XVIT siècle,
vingt ans avant la naissance de Molière, Moncorin apparte-
nait a Jehan Vimar, marchand apothicaire, citoyen de Lyon,
dont la fille épousa noble Barthélémy Hervard, bourgeois de
la même ville. Les idées étaient a la noblesse et à la gran-
deur. Hervard, admirant le sile de Moncorin, ne trouva pas