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ROME AV SIÈCLE D'AUGUSTE. 85 nécropole au milieu de la cité moderne, attirent les regards et les respects des hommes, aujourd'hui comme au temps des César et des Tibère. L'embarras est de s'orienler dans cet amalgame un peu confus de deux ou trois villes superposées. Les révolutions de l'histoire ont fait à Rome ce que les volcans font ailleurs ; l'entassement des décombres est tel, que le cicérone est aussi nécessaire que le fil d'A- riane dans un labyrinthe. L'antiquaire surtout, le littérateur, l'historien, qui veulent du milieu de ces amas prodigieux faire sortir le plan de la vieille Rome, et voir renaître le théâtre sur lequel ont été traitées les plus importantes affaires du genre humain ; l'homme d'état qui veut parcourir la scène réelle où luttaient avec colère le peuple et les patriciens, où frémissaient les formidables ambitions de Sylla et de Marius, de César et de Pompée, d'Antoine et d'Octave ; tous ceux enfin que la passion de l'étude enflamme, éprouvent un besoin impérieux, celui d'un guide expérimenté qui porte le flambeau de- vant leurs pas au sein des ténèbres. M. Ch. Dozobry a voulu être et est devenu un des conducteurs les plus fermes de l'intelligence lancée à la recherche de l'histoire ancienne au milieu do l'immensité de Rome. Il s'occupe de publier, avec des changements remarquables, une seconde édition de son bel ouvrage intitulé : Rome au siècle d'Auguste. Lorsqu'en 1835, après quinze années de recherches, cet habile écrivain donna pour la première fois au monde savant, à la jeu- nesse, aux philologues, aux artistes, aux jurisconsultes, aux voya- geurs, le résultat de ses longs travaux et de sa patiente persé- vérance, les cent voix de la presse se réunirent pour n'exprimer qu'un éloge, celui que méritait le savoir joint à une éloquente exposition, et les charmes d'une spirituelle correspondance ré- pandus sur les plus graves sujets que la méditation se puisse pro- poser. Depuis que Barthélémy, dans les cadres d'un voyage fictif, avait réussi à jeter un véritable intérêt sur l'étude des mœurs publiques et privées de la Grèce, et avait montré qu'un homme de talent pouvait populariser les matières que l'on croyait autrefois réservées à quelques mortels heureux, plusieurs tentatives ont été