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78 EXPOSITION de brio ; il y a de savantes études anatomiques dans les chevaux dont les altitudes sont vraies et rendues avec énergie. Les gens qui veulent le dernier mol à tout, désireront une couleur moins monotone, plus vraie, et plus de fini dans les détails (ies terrains, d e l à voiture, e l c , etc., à ceux-là , nous dirons que la partie essentielle du tableau, à laquelle tout le reste doit être sacrifié, les chevaux sont suffisamment faits. Les chevaux du Rhône de M. Duclaux sont très savamment étudiés, bien dessinés, mais un peu amoindris à force d'être peints; le ciel esl joli et la couleur générale harmonieuse. Son Taureau noir est une œuvre tout à fait réussie; les ama- teurs et la Société se disputent celte toile. M. Coignet, a aussi des animaux, dont une vache, surtout celle qui est deboul et des moulons méritent des éloges ; c'est bien dessiné, mais peint durement. Les paysagistes abondent au Salon ; nous ne citerons que les meilleurs ; parmi ceux-là il faut placer ceux de M. Achard, surtout ses deux Vues du Bugey ; toujours simple et vrai, cet artiste masse bien, il établit ses lignes avec clarté, peint avec une certaine largeur, traite parfaitement ses terrains^ mais répèle tout cela avec trop de persistance. Pourtant cet accent monotone plaît, parcequ'il est vrai. L'absence complète de personnages contribue à la froideur d'aspect de ses tableaux. M. Bouquet a trouvé le secret de la poésie dans la r e p r o - duction exacte de la nature ; les eaux, les ciels, les arbres, les moindres accidents de terrain sont rendus avec un soin qui pourrait devenir trop minulieux et nuire à l'effet d'en- semble, si M, Bouquet n'y prend garde. Il esl impossible de faire de plus jolis paysages que ceux de M. Lapilo ; l'air est limpide, plein de lumière; ces heu- reux effets sonl-ils oblenus par des moyens bien légitimes, peu imporle. M. Chavaune a exposé deux jolies vues prises dans nos en- virons, où nous avons remarqué quelques jolies figures, faites avec soin, bien groupées et bien posées.