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76                         EXPOSITION
    Voici un portrait de M. Blanchard, dont on peut penser
beaucoup de bien, mais dont il faut dire beaucoup de mal,
pour engager l'auteur à se tenir en garde contre sa facilité ;
exécuté savamment, d'une belle couleur, ce portrait laisse peu
à désirer sous le rapport de l'art, mais rien n'y satisfait le
goût ; la pose, qui n'a rien d'arrêté, est guindée ; les bras sont
raides, les accessoires trop nombreux et mal choisis. Infé-
rieur à lui-même, M. Blanchard peut se consoler d'une ren-
contre fâcheuse qui est à peine un échec. Pour se tromper
comme M. Blanchard, il faut avoir le talent d'un maître.
     M. Laurasse a exposé un portrait de femme dont la pose
est pleine de vérité ; l'expression de la physionomie est bien
 r e n d u e ; les cheveux arrangés sans prétention, chose rare
 dans un portrait, donnent au teint un accent dont le pinceau
 a bien saisi tout le charme ; ce portrait est d'une exécution
 simple et facile, qualité d'autant plus appréciée par les gens
 de goût qu'ils sont las des prétentions vaines et systématiques
 affichées par la plupart des portraitistes de notre époque.
 Nous regrettons, dans l'intérêt de sa réputation, que M. Lau-
 rasse n'ait pu obtenir d'exposer un autre portrait que nous
 avons vu dans son atelier, car c'est une des meilleures cho-
 ses que nous connaissions de cet artiste.
   Non content de faire de la peinture sérieuse, M. Laurasse
 aborde la charge avec autant de succès que Dantan. On con-
 naissait celle de Billet le pianiste, celle de Fonville, voici
 maintenant celle de George Hainl, celle de M. Louis Perrin
 et celle de l'artiste lui-même, qui n'est pas la moins bonne
 de la collection.
    Nous avons aussi de Mnlc Laurasse une petite toile d'une
 charmante couleur, et pleine de goût dans sa composition.
    Les admirables portraits que ceux de M. Malet ! quelle
 simplicité de faire! comme c'est vrai! vivant! fin! Quelle
 souplesse dans les chairs! point d'affectation dans l'altitude ;
 les yeux regardent bien. Il est impossible de rien trouver
 de plus finement modelé, rien de plus élégamment dessiné ;