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72                         EXPOSITION
   La critique de la plupart des tableaux de l'Ecole lyonnaise
s'applique de droit à ceux de M. Jacquand. Ce peintre néglige
de plus en plus l'élude des figures pour parfaire les accessoi-
res. Le vieillard du n» 302 semble découpé sur volige, la
femme est horriblement laide, mais les étoffes , les bijoux,
sont parfaitement faits.
   Il nous semble qu'il serait plus que temps de se consoler
de la mort de Napoléon ; il a été suffisamment pleuré sur la
toile el sur le marbre, et nous aurions bien mieux aimé qu'au
lieu de son tableau des Derniers moments de Napoléon, M. Rou-
get nous envoyât quelques uns des portraits où il se montre
aussi habile coloriste que peintre simple el cousciencieux. Il
y a loin de celle toile à son Henri IV devant Faris.
   Voici la fraîcheur, la jeunesse, la santé, la vie dans cette
 nichée de femmes, de satyres, d'enfants, enfouie dans ces
fleurs, ces fruits tout resplendissants de soleil! C'est de la
peinture remuante, animée, vive jusqu'à l'excès, que celle de
M. Céleslin Nanteuil ; il y a pourtant bien des écueils dans
celte manière de procéder , mais ils sont évités, tournés,
effleurés avec une merveilleuse adresse, une grande sûreté
de coup d'œil, un goût plein de ressources ingénieuses, qui
constiluent l'originalité de talent qu'on remarque Dans les
vignes.
   Après cette chaude bacchanale on aime à reposer son r e -
gard sur le tableau sagement conçu et remarquablement exé-
cuté, de M. de Chacaton ; c'est une caravane faisant de l'eau
 avant d'entrer dans le désert. Toutes les figures sont d'un
 caractère vrai el d'un beau choix ; toutes concourent à l'en-
 semble et aucune ne pose pour son compte. Les costumes
 n'ont pas ce clinquant, ce théâtral que la plupart des peintres
 croient devoir donner aux Orientaux, sultans ou conducteurs
 de chameaux ; lous ces haiks, toutes ces chachias ont été portés,
 usés ; le ciel est limpide, lumineux, profond. Enfin, ce tableau,
 d'un mérite réel, a surtout celui d'être vrai.
     M. Leleux, peintre réaliste par excellence, en copiant la