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              ET DE L'ALLAITEMENT MATERNEL.                    51
donc la panacée qui doit guérir tant de maux? Pour la trouver
il ne suffit pas de connaître le mal, il faut remonter à sa cause.
Sans doute,il est vrai et il est facile de dire que tous ces maux
tiennent à l'abandon dans lequel on laisse le peuple, à son
ignorance, à sa misère, résultat d'une mauvaise organisation
des travaux, d'une injuste distribution des produits. En nous
tenant dans ces généralités, le seul remède logique qui se pré-
 sente, c'est l'amélioration morale et physique du peuple, c'est
l'organisation du travail, c'est un autre ordre social. Mais pour
 nous qui ne voulons que des réformes pacifiques, qui savons
 qu'une révolution doit être dans les mœurs avant d'être dans
 les faits, celle-là est l'œuvre du temps et c'est du présent que
 nous nous occupons. Je ne remonte pas si haut pour trouver
la cause de toutes ces misères. Je me borne à dire qu'elle est
 tout entière dans l'éducation particulière et je conclus que
 son remède c'est l'éducation collective.
    Je vous l'ai dit tout à l'heure, mon cher ami, les qualités
 physiques et morales d'une nourrice sont rares. J'admets, si
 vous le voulez, que nous en avons de très bonnes, je suis prêt
 à faire toutes les exceptions que vous voudrez ; mais vous
 reconnaîtrez bien avec moi que tout cela est abandonné au
 hasard, que le principe de morale philosophique qui veut
 que la mère nourrisse son enfant expose à de nombreuses
 erreurs. O r , convient-il que l'éducation des enfants, leur
 sanlé, leur existence même soit abandonnée à ces éventua-
 lités ? vous ne le voulez pas. Commençons donc à poser ces
 principes que l'éducation et l'allaitement maternel sont dan-
 gereux en général, et qu'il convient d'y renoncer. Je propose
  de le remplacer par l'allaitement dans une crèche tout à fait
 différente des vôtres, et dont voici le plan.
    Elle serait placée à la campagne à une petite distance de
 la ville, dans un lieu sain, aévè, exposé au soleil levant,
 garanti contre les vents du nord et contre les ardeurs du midi.
 La maison serait isolée, composée d'un rez-de chaussée élevé
  de deux mètres au dessus du sol, avec des caves voûtées au