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   <— On nous adresse une pièce de vers sur Becker et Lamar-
line,les deux poètes qui ont chanté : celui-là son libre Rhin; ce
lui-ci la Marseillaise de la paix. Nous ne pouvons citer la pièce
entière ; la marche en est un peu embarrassée, et les idées
parfois confuses. Mais elle offre quelques belles strophes que
nous nous plaisons à consigner ici.
   L'auteur montre d'abord M. de Lamartine absorbé dans ses
visions pacifiques, et dans ses rêves d'une part à prendre au
partage de l'Orient, puis il ajoute :

          Et cependant le Rhin, de sa rive fleurie
          Voyait troubler la paix par un Barde en furie,
          Un Teuton possédé du démon des combats,
          Serrant les poings, criant d'une voix avinée :
          Cefleuveest pour nous seuls ! Français, race damnée,
                  Non ! vous n'y boirez pas!


          Elle plaît aux Germains la pompeuse élégie.
          Sur d'infâmes traités c'est le sceau du génie,
          Disent-ils, et la France ouverte devant nous,
          Loin de rêver encor notre Rhin pour frontière,
          S'entoure, dans Paris, de remparts, et derrière
                  Nous observe à genoux.

          Qu'il chante l'orient, son poète, et la flatte
          D'un lot dans le partage aux rives de l'Euphrate,
          Oubliant que ce lot par avance hérité,
          C'est l'Afrique où vraiment la terre est grande et plane,
          Tu l'as choisie, ô France, et le sort t'y condamne
                   A perpétuité.

          Va cueillir sur l'Atlas les palmes de la gloire,
          Aux agiles coursiers dispute la victoire !
          Sème tes fils, ton or, tourne le dos au Rhin !
          Vers ce fleuve pourtant ni désert, ni montagne,
          Le sceau de ta puissance est là, mais l'Allemagne
                 En barre le chemin.


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