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  Le poète s'élève ensuite contre ceux qui, au nom du pro-
grès, prêchent une paix honteuse, comme si la France était
descendue à ce degré d'abaissement qu'elle ne pût retrouver
à ses flancs son épée naguère encore si formidable.

         Ce progrès, c'est la mort ! rois païens de la lyre,
         Dieu vous a rejetés; entendez-le maudire
         Ceux qui ne luttent pas, ceux qui n'ont pas souffert,
         Sophistes amollis qui veulent des conquêtes
         Sans l'horreur du combat, et des mers sans tempêtes,
                 Et des cieux sans enfer.

         Non, tout espoir n'a pas abandonné mon ame,
         Qu'au moment du péril une céleste flamme
         Viendra purifier la moelle de tes os.
         France, tes vêtements d'orgie et de luxure
         Tomberont, et Paris, d'une brillante armure,
                Couvrira des héros.


         Prodiguant à la lutte où Becker te défie
         Un sang trop précieux pour l'obscure Algérie,
         Cours, ressaisis ton bien, ces rives, ces remparts
         Où ton nom est inscrit, où ton esprit respire,
         Et que les flots du Rhin limitent ton empire
                 Comme au temps des Césars.

         La paix, l'humanité, ces saints noms qu'on outrage
         Verseront leurs trésors conquis par ton courage
         Sur les peuples assis ; alors il sera temps
         D'envoyer nos essaims aux plaines d'Idumée,
         0 France, écoute Dieu! c'est lui qui t'a nommée
                 Reine de l'Occident.